Thierno Mamadou Bah
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Première Partie. La pénétration européenne
Deuxième Partie. L'occupation française
Troisième Partie. L'organisation administrative du Fouta-Djallon après l'occupation
Fils de Tierno Aliou Bhoubha Ndiyan, grand Wali du Fouta Jalon, et de Neenan Ousmane Diari, El Hadj Thierno Mamadou Bah est né à Labé (République de Guinée) en 1900. Après des études coraniques et théologiques faites auprès de son père, il entre à l'école française en 1915. Il obtient son certificat d'études primaires (CEPE) et le diplôme de sortie du Cours Normal de Conakry. En 1924, il est engagé comme fonctionnaire dans l'administration coloniale : commis expéditionnaire, il sert successivement à Dabola, Mali, Labé et Mamou.
En 1947, il est élu Conseiller général de la Guinée française. Membre fondateur de l'Association Gilbert Vieillard (association regroupant les cadres et intellectuels peulhs). Il milita ensuite dans le Parti du regroupement africain (PRA), dirigé par Barry III. Il prit sa retraite après une carrière bien remplie. Mais en 1958 quand la Guinée accède à l'indépendance, il reprend service et dirige les circonscriptions de Kankan et Labé.
En 1970, le régime «révolutionnaire» du PDG le fait emprisonner. Il trouve la mort au camp militaire de Kankan en 1972.
Son Histoire du Fouta Djallon est une brillante synthèse qui tire partie aussi bien des sources orales que des sources écrites. (Djibril Tamsir Niane)
L'encre de ce texte n'avait pas encore séché lorsque le régime de Sékou Touré arrêta l'auteur — le 4e de mes oncles maternels — en décembre 1970. Ce patriarche était l'oncle et le beau-frère de Saifoulaye Diallo — une illustration de l'endogamie des Fulɓe, grossièrement attaquée par Sékou Touré en 1976.
Retraité septuagénaire, Imam à la Mosquée Karamoko Alfa de Labé, dirigeant d'un vaste clan familial et de la tribu des Uururɓe de la région, Elhadj Thierno Mamadou Bah fut accusé sans preuves de participation à l'attaque du 22 novembre. Transporté à au Camp militaire Soundiata Keita de Kankan, il y tomba malade. Privé de soins, il s'y éteignit en 1972. Il fut enterré incognito et sans sépulture musulmane. Des dizaines de membres de sa famille le précédèrent et le suivirent en prison et/ou dans la mort au Camp Boiro.
Le Tribunal de l'Histoire et une Cour de justice statueront sur les dizaines de milliers de crimes de torture et de sang perpétrés par Sékou Touré et son régime. (Tierno Siradiou Bah).