Paris, Editions du Seuil. 2008. 261 pages
Il passa à Kahel, faire le tour du propriétaire avant de rejoindre la côte : vingt kilomètres de long, cinq à peine de large ! Il sortit un carnet neuf pour inventorier ses biens. Il y avait en tout et pour tout un haut plateau herbeux, cinq vallées, dix collines, deux fontaines, une chute, trois rivières et trois marigots. Cinq villages et dix hameaux peuplaient son domaine, dont deux mille hommes libres et cinq cents captifs. Quinze ânes, cent chiens, trois mille boeufs, autant de chèvres et de moutons, une centaine de poulaillers, cinq chevaux ! Il huma l'herbe, effrita un peu de terre entre ses doigts. C'était de la vraie terre peule : impropre aux céréales et aux tubercules, mais propice au bétail et au maraîchage. Il comprit rien qu'à son odeur que l'on pouvait aussi y faire pousser le café et la vigne, le sisal et la pomme de terre. Sur ces hauteurs, il se sentait un peu en Auvergne : par le paysage, par le climat aussi. L'eau coulait en abondance.
Quelques canalisations suffiraient pour atténuer l'aridité des sommets. Ailleurs, l'herbe restait haute en toute saison. Le fonio et le maïs germeraient d'un simple crachat ; les fleurs, les champignons, les fruits, il suffirait de les ramasser. Les pentes colorées du Nord attirèrent tout de suite son regard, il y élèverait des chevaux. Il se tourna ensuite vers les plaines boisées du Sud, il y fonderait un parc où éléphants et lions, antilopes et cynocéphales se côtoieront en toute innocence comme aux premiers jours du monde.
Trois villages retinrent son attention : il ferait de Fello-Dembi sa capitale, de Diongassi son centre économique et de Buruwal-Daara sson noeud ferroviaire.
Il choisit l'emplacement de son palais au sommet de la colline de Fello-Dembi et, assis au bord du marigot qui s'écoulait en contrebas, en traça minutieusement le plan : une magnifique case peule mais avec plusieurs pièces comme les maisons d'Europe, avec une toiture de la meilleure paille descendant en couches successives jusqu'au ras du sol et ornée d'anneaux de rotin et de méridiens de bambou. Ce serait une demeure provisoire, bien entendu. Plus tard, il s'adresserait aux meilleurs architectes pour qu'ils lui dessinent quelque chose. Quelque chose d'élégant et de majestueux, quelque chose de latin, quoi ! Un palais, un vrai qui rappellerait le palazzo del Principe de Gênes ou le palazzo Garbello de Florence. L'Italie l'avait toujours fasciné : « Tout grand homme est Italien de naissance ! », scandent d'ailleurs ses Mémoires.
Comme pour sa maison de Boulam, devenue celle d'Alfa Yaya, il ferait venir le marbre de Carrare pour la façade et les escaliers. La toiture et les murs, il les bâtirait avec les matériaux d'ici. Le pays semblait regorger d'ardoise et de granit, et peut-être aussi de graphite et de pierres précieuses.
C'est là, à Fello-Dembi, sa future capitale, qu'il compléta sa fameuse carte du Fouta-Djalon et de la côte des rivières du Sud, et qu'il esquissa le croquis de sa ligne de chemin de fer. Après quoi il installa Mangoné Niang et lui ordonna de recruter trois mille jeunes gens valides pour contribuer sa nouvelle armée et défricher la brousse afin d'aménager ses plantations et ses factoreries.
Il parcourut son royaume à cheval et rencontra la plupart de ses sujets. Il organisa de somptueuses fêtes courues par les meilleurs griots et les plus belles femmes : le gibier par quartiers, le lait et le miel, à flots ! Le fonio et le riz cuisaient dans d'immenses chaudrons de laiton.
« Le royaume de Kahel n'en est qu'à ses débuts, glosait-on dans les fêtes et dans les marchés. Mais c'est déjà, de tous les royaumes du Fouta, celui où on se lèche le mieux les doigts en écoutant les meilleurs flûtistes. »
A présent, il avait fini de dégager les emplacements du palais et de la gare, d'élever les murs des factoreries et d'ensemencer les pépinières. Ses armoiries ornaient l'entrée des villages et trois mille soldats défilaient sous ses couleurs. Il pouvait partir sans crainte et laisser Kahel dans les mains robustes et sûres de son second : le brigand Mangoné Niang.
Sur le chemin de la côte, il fit une petite halte à Timbi-Touni pour présenter ses adieux à son ami Tierno et lui montrer les plans de ses rues, de ses usines et de ses palais. Les chaleureuses embrassades furent suivies d'un long dîner de fête.
— Merci, mon ami Tierno, merci ! s'exclama Olivier de Sanderval. Je trouve ton fonio au mouton absolument délicieux, les louanges de tes griots du meilleur goût, mais je ne suis pas content quand même.
— Pourquoi ?
— J'ai l'impression que tu me caches quelque chose.
— Les nouvelles ne sont pas bonnes, je l'avoue. Gallieni a envoyé ses troupes.
— Quel idiot !
— Une colonne commandée par un certain capitaine Audéoud !
— Sans l'autorisation de l'Almaami ! Que veut la France ?
— Pose cette question à Saint-Louis ! Moi, tu me connais, tu sais ce que je veux : l'amitié du Fouta… Tu n'as pas l'air de me croire…
— Ce n'est pas facile d'avoir confiance en un Blanc !
— Je suis un ami, Tierno !
— Le pire, c'est que je n'ai pas le droit d'en douter. Pour l'instant tu n'as rien envahi, mais ce Gallieni ?
— Comment l'Almaami a-t-il réagi ?
— Il a interdit de vendre des vivres à Plat et Fras, et si la colonne ne sort pas du Fouta, Levasseur sera exécuté.
— Et en ce qui me concerne ?
— Pour nous, tu es un Peul. Là-dessus, la parole que nous avons donnée nous lie définitivement la bouche.
— Si c'était une invasion, Gallieni aurait attendu que Plat et Fras soient au Sénégal d'abord.
Tierno ne répondit pas. En langage peul, cela voulait dire qu'il n'était pas d'accord. Il évita, les trois jours que séjourna Olivier de Sanderval chez lui, d'aborder la question délicate et de plus en plus brûlante des relations entre le Fouta et la France. Il n'était pas convenable de froisser un ami, surtout quand cet ami se trouvait sous votre toit.
Le Français et le Peul se contentèrent de s'épier, d'échanger quelques formules de politesse et quelques sourires hypocrites. Ils se connaissaient bien maintenant : c'étaient des amis, mieux, des associés. Mais, à travers les masques de l'affection et de la complicité, chacun devinait aisément les petits calculs qui se jouaient dans l'esprit de l'autre ; la sourde inquiétude qui rongeait le ventre de l'autre. Ils savaient que, chez les Peuls comme chez les Français, dans une affaire comme celle-là, la suspicion gouvernait les pactes les plus solides et que le fruit de l'amitié cachait toujours un noyau : celui, toxique, de la perfidie et de la trahison.
L'un avait donné les terres de son père à l'autre ; l'autre avait promis de l'argent, des machines, de la richesse, du progrès. Le Blanc se targuait de défendre son pays, d'ajouter à la grandeur de la France, en même temps il se voulait roi d'Afrique : d'un côté, l'appel du devoir ; de l'autre, l'instinct du pouvoir. Tierno se montrait comme le serviteur loyal de l'Islam et du Fouta, sans être insensible aux sirènes de la richesse et de l'ambition. Bon Peul, bon musulman, oui, mais, en secret, il ne désirait qu'une chose : égaler ou surpasser les provinces de Labé ou de Timbo. L'un avait besoin de l'autre et l'autre se méfiait de l'un. C'étaient des partenaires, des partenaires pas toujours francs, mais liés par la même cordée tout en haut du précipice. Car ceci, ils le savaient tous les deux : l'époque ne sentait pas bon. La vieillesse de l'Almaami et, soudain, cette colonne de Gallieni ! Le ciel était lourd de mauvais présages. Des vents mauvais se levaient de tous les côtés. De lourds nuages obstruaient les horizons, les desseins. Que seraient les serments et les promesses au plus fort de la tempête ?
Ils firent semblant d'oublier cela en chassant les panthères et les perdrix. Tierno initia le Blanc au tir à l'arc et le poussa à faire quelques cavalcades, bien qu'il goûtât peu l'équitation. En retour, ce dernier lui enseigna quelques rudiments d'escalade et lui fit découvrir le jeu d'échecs.
Le jour des adieux, le roi de Timbi-Touni, suivi de ses cavaliers, accompagna son hôte jusqu'au fleuve Kakrima :
— Regarde ces étangs, ces vallons, ces collines joliment fleuries, lui indiqua-t-il fièrement. Nous avons un beau pays, n'est-ce pas ?… Tu vois, là-bas, cette forêt derrière le rocher ? C'est une source. Une source connue d'une seule personne !
— Ce n'est rien, ça, répondit le Blanc, plus français que jamais. Chez nous, il existe une source qui n'est connue de personne !
Après avoir, une nouvelle fois, échappé de peu à la décapitation à Kountou, pour avoir malencontreusement piétiné le dieu local, une malheureuse statue fichée à l'entrée du village, il échoua, mort de fatigue et de dysenterie à Ya-Fraya, où il fut recueilli par un Français du nom de Gaillard, installé dans ce coin perdu depuis fort longtemps. Il y vendait du sel, des étoffes et des bougies. Il entretenait aussi des terres et des troupeaux et fournissait aux caravanes de passage du cuivre en échange d'ivoire et d'or. Il était marié avec une autochtone, une belle femme soussou qui lui avait fait sept enfants dont deux grandes jeunes filles, pieds nus et en robes à volants.
Une longue semaine au lit avant de pouvoir tenir debout ! Mme Gaillard lui concocta un délicieux canard au riz mêlé d'une purée d'épinards sauvages pour l'aider à reprendre ses forces. Gaillard se montra généreux et agréable malgré les violentes crises de toux qui l'étouffaient. Il lui présenta ses enfants et parla fièrement de ses deux filles qui savaient lire et écrire et même jouer du piano. Mais à l'heure du dîner, Olivier de Sanderval, qui appelait le reste de la famille, eut la surprise de s'entendre répondre :
— Quoi, des Négresses à notre table, vous n'y pensez pas, monsieur Olivier de Sanderval !
« Pauvres Nègres ! nota-t-il illico. Les Blancs se doivent de détester l'Afrique même quand ils n'en ont pas envie. »
« J'ai faim depuis six mois ! », avertit-il en se saisissant de sa fourchette. Il dévora le canard au riz et engloutit une grosse portion de reblochon ainsi qu'une île flottante. La magie du vin, l'arôme du café, la bonhomie de Gaillard, les fugues de Mozart surgissant du fond de la jungle… il ferma les yeux, chassa de ses oreilles le bruit des grenouilles et des lycaons, et se sentit tout à fait dans son château de Montredon. Il fut heureux pour la première fois depuis bien longtemps !
Encore cinq jours de jungle et, enfin, sur la côte !
Conakry existait encore à peine, juste un fragment de Boké ou de Boubah, de Boulam ou de Timbo. Un trait de clairière en forme de bouche dans la face épaisse de la jungle !
On ne pouvait faire un pas sans sentir au visage les frôlements sinistres des ailes des chauves-souris. Les résines des arbres et la bave des escargots vous dégoulinaient sur la tête, les chenilles vous glissaient sous la chemise. Les caméléons vous crachaient dans les yeux, les vipères et les serpents-siffleurs s'entortillaient à vos chevilles. Les sentiers et les cours puaient la crotte d'hyène et la fiente de rapace. Le sable des plages était invisible à cause des nuées de méduses et de loutres, de poissons morts et de crabes trotteurs. Les chacals et les phacochères grouillaient autant que les mouches. Pour chasser, on restait dans son salon et visait à travers la persienne pour tirer les gazelles et les panthères.
C'était une terre vierge qui, pour l'instant, n'appartenait à personne, c'est-à-dire à aucun Blanc ! Les Belges la convoitaient, les Allemands la revendiquaient. Installés dans les îles de Loos, les Anglais prétendaient qu'ils en étaient les maîtres. Présents du Sénégal à Zanzibar depuis le XVe siècle, les Portugais se sentaient partout chez eux. Les Français, qui avaient installé un centre télégraphique et un petit poste militaire occupé épisodiquement par leurs soldats venus de Boké, n'osaient pas encore se croire chez eux. Leurs avisos et leurs baleinières venaient de temps en temps tourner entre les îles et la mangrove pour dissuader les autres d'attaquer leurs positions.
Les Allemands appelaient l'endroit Boulbinet, les Anglais Tombo et les Français Conakry. Les Anglais disaient que c'était une île, les Français répondaient que non et tous ces messieurs avaient raison six heures sur douze : à marée haute, Tombo se présentait bien comme une île mais, à marée basse, elle ne se distinguait plus que comme une simple excroissance de la presqu'île de Kaloum : deux cents mètres de galets, tout au plus, les séparaient.
Et cette « île » sur laquelle commençait à bourgeonner la ville comptait en tout trois factoreries et deux minuscules hameaux habités par deux tribus guerrières et hostiles : Boulbinet côté grand large où se trouvaient les farouches Téménés, et Tombo côté presqu'île où se regroupaient les intrépides Bagas. A Boulbinet la factorerie de l'Allemand Collin, à Tombo la factorerie anglaise ! A l'autre bout de l'île, à un jet de pierre de la presqu'île, régnait un étrange Français, une espèce de Robinson Crusoé qui vendait des peaux de bête et de la cire aux bateaux de passage. Un bonhomme grassouillet et rose du nom de Maillart qui, dans ce bout perdu du monde, avait fait de son existence un atoll lointain et inaccessible.
Sa maison se dressait au milieu d'une épaisse clôture hérissée d'épines et de barbelés, sans brèche ni portail. On ne pouvait y accéder que par un escalier qu'il avait installé avec un ingénieux dispositif. Il fallait d'abord s'annoncer : si la personne semblait digne de confiance, il faisait pivoter l'escalier et invitait l'individu à y grimper, sinon il brandissait son fusil et tirait jusqu'à ce que l'individu rebrousse chemin.
Il disposait en tout de cinq fusils et tous portaient un nom de femme : Carmen pour les Nègres, Esméralda pour les Allemands, Agrippine pour les Anglais et Marie-Antoinette pour les fauves.
— Et celui-là, monsieur Maillart, hein ? lui demandaient les curieux.
— Ça ? Mais c'est pour moi, pour le jour où je n'aurai plus la force de monter tout en haut de l'échelle. Mieux vaut crever comme un chien que de tomber malade ici !
— Et comment il s'appelle, monsieur Maillart ?
— Je ne sais pas bien : Dominique les jours de pluie et Monique le reste de l'année.
A part lui, six Blancs en tout vivaient à Conakry : Colin, sa fille et son gendre Jacob, le chef du télégraphe et les deux guignols de la factorerie anglaise qui ne disaient bonjour à personne. D'un côté, sept Blancs tremblant de trouille, rongés par le Pernod et jaunis par le palu ; de l'autre, environ trois cents Nègres usés par l'humidité et la vermine et soûls une bonne partie de la journée ! Avec la végétation et les fauves, c'était cette humanité-là qui peuplait les lieux : une arche de Noé attendant une hypothétique résurrection, ou les derniers vestiges d'un monde déjà englouti par l'abîme ?
Voilà en tout cas à quoi se résumait Conakry quand, au mois de juin 1888, Olivier de Sanderval y mit les pieds pour la première fois.
Il était tellement maigre et loqueteux que les Blancs fuyaient à son approche et que les Noirs ricanaient en le montrant du doigt. En le voyant arriver dans son bureau, le télégraphiste, dégoûté, émit un mouvement de recul :
— Hé, hé, hé !… Que me voulez-vous, monsieur ?
— Donner de mes nouvelles en France ! C'est ce que font tous ceux qui viennent chez vous, je suppose, grelotta le pauvre hère.
— Alors montrez-moi votre argent !
— J'ai juste un peu d'ambre et de corail !
— Ce qu'il me faut, c'est du bel argent sonnant. Des louis, monsieur, si vous voyez ce que je veux dire !
— Et vous ne pouvez pas m'accorder un délai de paiement ?
— Eh non, monsieur !
— Pour quelle raison ?
— Vous m'avez l'air si bizarre !
— Y a-t-il un autre Blanc dans cette jungle ?
— Allez voir l'Allemand Colin. Prenez en sortant à droite, vous verrez le toit de sa factorerie au milieu des grands arbres.
— Un Allemand nommé Colin ?
— Il est d'origine normande. Son père appartenait à l'armée de Napoléon. Après la déroute de Russie, il a préféré se fixer à Hambourg pour oublier l'humiliation. Là, il a convolé avec une Teutonne, oui monsieur, et cela a donné ça, ce Colin. Mais pour moi, Colin ou pas Colin, un Boche reste un sale Boche !
Le pas lent, la respiration sifflante, il marcha, plié en deux, vers les grands arbres, retenant des deux mains son pantalon devenu trop large pour son corps décharné.
— D'où venez-vous, monsieur ? lui demanda le fameux Colin, en tâtant la crosse de son fusil.
— Du Fouta-Djalon !
— Je ne connais qu'un voyageur qui nous ait parlé de ces montagnes, un M. de Sanderval.
— Je suis Olivier de Sanderval !
L'homme se tourna vers un tiroir et sortit un vieux numéro du Figaro :
— Olivier de Sanderval est mort, monsieur ! Regardez vous-même !
Il reconnut une vieille photo prise dans un banquet alors qu'il était encore maire de Marennes. Il lui fallut dix bonnes minutes pour parcourir l'article qui, sur toute une page, décrivait sans manquer un détail sa mort héroïque devant une horde de cavaliers peuls.
— Et pourtant je suis bien vivant, je vous assure, fit-il en claquant des dents. Tenez, tâtez mon pouls si vous ne me croyez pas !
L'homme le regarda une bonne minute, ouvrit son coffre-fort et dit d'une voix secouée par les larmes :
— Dans ce cas, monsieur, venez et servez-vous !
Il se dépêcha de télégraphier avant que le sort ne donne raison à l'article. Puis, après quelques jours de repos, il fit le tour de Conakry. Avec la tranquillité imperturbable d'Adam prenant possession du monde, il se tailla deux grands domaines, l'un à la pointe ouest de l'île ; l'autre du côté du promontoire 1.
Note
1. Aujourd'hui, le premier est le siège de la présidence de la république de Guinée et le second celui du musée de Conakry.
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