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Histoire


Antoine Demougeot
Notes sur l'Organisation Politique et Administrative du Labé :
Avant et Depuis l'Occupation Française.

Mémoires de l'Institut Français d'Afrique Noire
No. 6 Librairie Larose. Paris, 1944. 84 pages


Chapitre II
Origine des Kalidouyaɓe

Devenu cercle administratif, Labé est divisé en cantons vastes et ttrès peuplés à la tête desquels sont des chefs jouissant d'une autorité incontestée, l'auteur se pose la question de l'origine de ces cantons et de ces chefs ? Remonte-t-elle à l'organisation politique qui existait avant notre arrivée au Fouta-Djallon ? Ou bien chefs et cantons sont-ils des créations de l'administration française ? Et dans ce cas, par quelle succession d'évènements et de tâtonnements est-on venu du gouvernement des almamys et des chefs de diiwal au régime du protectorat colonial, tel qu'il existe aujourd'hui ?

La tribu des Diallo, avons-nous vu, aurait pour ancêtre un certain Bodéwal, issu d'Ougoubatou ibn Yassirou et d'une fille du chef du Macina, de race Torodo. Arrière-petit-fils de Bodéwal, Ilo Yaladi, pasteur et guerrier, aurait ensuite donné naissance aux Irlabés ; il quitta le Macina et conduisit ses gens et ses troupeaux dans le Soudan septentrional. Continuant leur migration ses enfants pénètrent dans le Fouta-Djallon où ils fondent le village de Toulé (canton de Popodara). Là, ils décidèrent de partager les biens laissés par leur père et chacun voulut se tailler la part la plus belle. Ce fut l'origine d'une querelle qui aboutit à la guerre. Maoundé, fils aîné d'Ilo Yaladi, vainquit son frère Samba Ilo et réussit à le repousser lui et ses partisans jusque dans le Kébou ; ensuite il se fit reconnaître comme chef et s'installa à Ley Bilel, puis à Hindé, enfin à Labé.
Maoundé eut plusieurs enfants : Paté, Oussein, Nguéri, Djiobo et Kalidou qui donnèrent naissance aux familles de Patéyabés, Oussényabés, N'guériyabés, Djioboyabés et Kalidouyabés, toutes comprises sous le nom générique de Maoundéyabés. Ces familles s'établirent dans la région du Labé :

En dépit des rivalités qui les opposent les unes aux autres, elles sont toujours unies lorsqu'il s'agit de lutter contre les fétichistes et de s'emparer de leurs terres ; grâce à cette cohésion, elles parviendront rapidement à former avec les territoires conquis une province indépendante, le diiwal de Labé.
Dés l'origine, et pour des raisons qui nous échappent, les Kalidouyabés prennent une place prépondérante ; au milieu de ses frères Kalidou apparaît comme le successeur de Maoundé et, après lui, ses descendants seuls auront les grands commandements.
On ne saurait dire avec certitude à quelle époque ces Irlabés sont devenus musulmans. Il est bien probable qu'avant leur entrée au Fouta-Djallon, beaucoup d'entre eux s'étaient déjà ralliés à l'Islam, sous l'influence des marabouts du Macina. Sans doute, d'autres ne se convertirent qu'après leur arrivée en pays diallonké. Aujourd'hui, leurs descendants se targuent, par vanité, de généalogies remontant à de très illustres karamokos et prétendent tous que leurs ancêtres sont venus au Fouta-Djallon pour islamiser les Diallonkés. La tradition transmise par les mbatoulas, flatteurs appointés des grands, veut que le petit-fils de Kalidou, Alfa Mamadou Cellou, ait dirigé à Labé une école coranique avant de devenir célèbre sous le nom de Karamoko Alfa (qu'il ne faut pas confondre avec le Sédianké Karamoko Alfa mo Timbo dont le neveu, puis le fils furent les premiers almamys).

Karamoko Alfa mo Labé a laissé la réputation d'un saint homme, insensible aux biens de ce monde, ne se souciant que de convertir les incroyants, ou de les exterminer. Grâce à son prestige et à ses victoires, les Kalidouyabés affermirent définitivement leur situation et ils constituèrent dès lors l'aristocratie guerrière du Labé, aristocratie qui devait étonner la postérité par son ambition, le goût de l'intrigue, la fourberie et la brutalité. C'est lui qui commandait le diiwal du Labé, réduit alors aux régions immédiatement voisines de Labé, lorsque les chefs karamokos se réunirent 1 entre Broual-Tapé et Bomboli pour tenir conseil sur les mesures à prendre contre les fétichistes et décidèrent de choisir un chef commun, jetant ainsi les bases d'une fédération des neuf diiwe du Fouta-Djallon.
L'histoire des guerres menées par les Kalidouyabes contre les fétichistes Poullis ou Diallonkés est d'une extrême confusion et, quant aux dates surtout, elle ne repose sur aucune certitude. En d'innombrables petites rencontres présentées par la légende comme de grandes batailles, les fétichistes, par manque de cohésion, eurent le dessous. De leurs chefs qui furent exterminés les uns après les autres, la tradition n'a guère retenu que les noms :

Dans cette mêlée confuse on ne distingue pas de périodes nettement tranchées ; la poussée des musulmans a été constante, ininterrompue. Du plateau de Labé, où ils s'étaient établis à leur arrivée, ils se répandent dans la région de Sannou et de Tountourou, de Diari, de Lélouma, de Koubia, chassant devant eux Diallonkés et Poullis. Ils poursuivent ensuite leur avance vers le Nord et prennent pied à Pellal, puis dans le Yambéring, le Tamgué (Mali), le Ouaara, le Bara, le Sabé. En dernier lieu, ils s'attaquent aux Diallonkés du Sangalan et parce que quelques bandes de guerriers Foulahs auront ravagé le Niocolo et le Dentillia, ils se diront suzerains de ces pays. Vers le Nord-ouest, leur marche est aussi rapide. Ils imposent leur domination dans le Yamé, le Singuetti, au pays N'dama, au Badiar, dans le Kinsi, les Bowés, le Koli, dont la capitale Kadé, deviendra le fief d'Alfa Yaya, dans le Pakési et le pays du Dandoum, puis au N'Gabou. Au Nord-est, les Foulahs soumettent les Bassaris et se heurtent aux Coniaguis sans venir à bout de leur résistance. Ils parviennent enfin jusqu'au Nunez et obligent les Landoumans de Kakandé (Boké) et les Nalous, à payer un tribut annuel.
Toutes ces conquêtes réalisées en moins de deux siècles et qui placent sous l'autorité des chefs Foulahs la région comprise entre le Labé et la mer, sont faites au nom de l'almamy et souvent avec le concours de ses armées ; en fait, c'est le chef du diiwal de Labé qui sera le maître des pays soumis, c'est lui qui recevra les tributs, à charge il est vrai, de les remettre à l'almamy.

Le Diiwal de Labé

Vers la fin du XIXè siècle, au moment où les Français entrent au Fouta-Djallon, le diiwal de Labé comprend ainsi les territoires qui constituent de nos jours la subdivision de Labé, la subdivision de Mali et tout le cercle de Gaoual, à l'exception du pays Coniagui que les musulmans ne purent jamais entamer. Les territoires qui composent aujourd'hui les cantons de Tougué et de Kollé (subdivision de Tougué) forment un diiwal distinct, le diiwal de Koïn. Disposant de toutes les ressources d'un domaine aussi vaste, le chef du diiwal de Labé est un puissant seigneur qui traite parfois d'égal à égal avec l'Almamy, attendant l'heure où il sera assez fort pour s'affranchir de sa tutelle.

Guerres contre les Diallonkés et les Poullis fétichistes.

Les chefs du diiwal de Labé se préoccupaient peu d'administrer ; toute leur politique tendait à étendre leur domination à l'extérieur, à l'affermir à l'intérieur. L'occupation essentielle étant pour eux la guerre, c'est à l'organisation de la guerre qu'ils apportaient le plus de soins.

Labé en 1851.

La physionomie de Labé vers le milieu du XIXè siècle nous est donnée par le voyageur Hecquard qui y fit un court séjour au mois de 19 juillet 1851 :

“Labé, écrit-il, est la seconde ville du Fouta-Djallon ; elle contient en temps ordinaire de 5.000 à 6.000 habitants, mais à l'époque des travaux des champs, elle est presque déserte. Elle se trouve située sur un grand plateau au bas duquel coule le Dombélé et qui est d'une aridité désespérante. Il faut aller chercher au loin le bois et l'herbe nécessaire à la nourriture des chevaux : aussi les voyageurs s'arrêtent-ils le moins possible dans cette ville qui, comme Timbo, a cruellement souffert de la guerre civile. La moitié des cases y est inhabitée. De plus, les gens de Labé, profitant des désordres publics qui ne permettaient pas à l'almamy de sévir loin de sa résidence, sont devenus pillards, voleurs, et ce n'est qu'en tremblant que les colporteurs viennent chez eux. Le vendredi qui suivit notre arrivée, toute la population étant rassemblée à la mosquée, pour le salam ; le chef de la province leur donna communication d'une lettre de l'almamy, qui lui reprochait de tolérer de nombreux méfaits, et qui avertissait les habitants qu'à la première plainte portée contre eux, ils seraient sévèrement châtiés…”
Diiwe Labe et Koyin

Pour juger équitablement l'oeuvre française au Fouta-Djallon, il faut ne pas oublier ce sombre tableau de la vie indigène, tracé tout juste un demi-siècle avant que nous ne prenions en mains l'administration du pays.

Organisation militaire, les impôts, la justice.

Quand l'Alfa mo Labé avait obtenu de l'Almamy l'autorisation d'entreprendre une opération militaire, il en publiait partout la nouvelle ; chaque chef de misside devait alors recruter, par carré, un guerrier de condition libre, puis il rejoignait avec son contingent le chef de diiwal. Dès que l'armée était au complet, elle se mettait en route, en trois corps ayant chacun sa bannière.

Après la bataille, le butin, s'il y en avait, était partagé en cinq parts, quatre pour les combattants, une pour le chef de diiwal.
Les pays tributaires du Labé, tels que le Sangalan, le N'Gabou, etc..., versent à l'Alfa mo Labé le sagallé, soit en produits du pays (étoffes, chevaux), soit en argent.
Les impôts, désignés sous le nom de houdias, sont payés aux chefs de misside, lesquels, il est vrai, ne peuvent se dispenser d'en remettre une grande part au chef de diiwal qui offre lui-même des cadeaux à l'Almamy ; les principaux sont

Cette fiscalité est d'autant plus lourde qu'elle se double de cadeaux forcés que les chefs exigent sous d'innombrables prétextes et qu'ainsi elle finit par s'étendre à toutes les ressources du contribuable, sans aucune limitation.
La justice est rendue par des tribunaux indigènes. Dans chaque misside il y a un juge choisi par le chef et les notables ; il s'adjoint trois assesseurs avec qui il tient audience. Les parties ont droit d'appel devant le tribunal de Labé. Le tribunal de Labé est présidé par un juge choisi par le chef et les notables, assisté de dix assesseurs ; les crimes pouvant entraîner la peine de mort ainsi que les coups et blessures ayant fait couler du sang sont de sa compétence.
Les décisions en matière d'état-civil, de succession, de propriété, etc... sont dictées par la coutume qui s'inspire elle-même, plus ou moins, selon les matières, du droit coranique. La justice est gratuite, mais les juges acceptent des cadeaux.
Rationnelle en théorie, cette organisation semblait répondre à un réel souci d'équité. Dans la pratique, le mécanisme en est faussé. Le chef du diiwal et les chefs de misside tiennent en leur pouvoir les juges et au besoin, s'ils ne les croient pas assez dociles, ils se saisissent eux-mêmes des affaires et jugent selon leur bon plaisir.
Grâce à de nombreuses expéditions victorieuses qui lui avaient rapporté de l'argent et des captifs, l'Alfa mo Labé, Ibrahima, fils d'Alfa Saliou, jouissait d'une grande considération mais il n'était pas dupe des témoignages d'attachement qu'il recevait et, voulant assurer l'avenir de sa famille sur des bases plus solides que la fidélité de ses sujets, il prit la sage décision de distribuer, de son vivant, à ses fils, guerriers comme lui, les commandements les plus importants.

Chacun de ses enfants étant ainsi pourvu, il renonce au pouvoir et obtient de l'almamy sorya, Ibrahima, que son fils aîné Aguibou, chef de Koubia, soit nommé chef du diiwal de Labé.
Jaloux de ce choix, les parents (frères?) d'Aguibou décident de faire assassiner le nouveau chef de diiwal et c'est son propre frère Modi Yaya qui se charge de l'exécution. Un matin qu'Aguibou sortait de la mosquée de Labé, le chapelet à la main, il reçut en pleine tête un coup de feu qui l'étendit mort (1883). Après le crime, Modi Yaya se réfugie à Kolladé Kankalabé qui est terre d'asile, puis il fait des cadeaux et des promesses ; ses parents s'entremettent auprès de la famille d'Aguibou qui accorde le pardon. Modi Yaya peut alors rentrer dans son fief de Kadé et recommencer à guerroyer contre ses voisins. Bientôt il allait illustrer sa carrière d'un nouveau forfait.
En 1890 le chef des Nalous, Dinah Salifou, plus ou moins encouragé par l'administrateur du Nunez, Opigez, était en guerre contre les Foulakoundas qui ravageaient toute la région située entre la frontière de la Guinée Portugaise et Boké ; pour la circonstance, il avait simulé une réconciliation avec son rival et mortel ennemi Togba qui convoitait le commandement des Nalous. Sollicité par Dinah Salifou, Modi Yaya promit d'autant plus volontiers son appui qu'il espérait se débarrasser des Foulakoundas, voisins turbulents et prendre pied ensuite au Nunez ; pour s'attacher Dinah Salifou il accepta de faire assassiner Togba. Le 5 août 1890, alors qu'il venait d'arriver au village de Kilaguilagui avec un contingent de guerriers Nalous, Togba est appelé par le chef de Kadé. Il se sentait menacé et hésitait sur ce qu'il devait faire, mais il était trop tard pour échapper à son sort. A peine est-il entré dans la case où se trouve Modi Yaya qu'il est saisi par un captif et terrassé ; on lui coupe la main droite et il est achevé à coups de sabre. Dinah Salifou fit enlever par ses gens tous les biens de son adversaire. Modi Yaya reçut sa part. Après avoir longtemps hésité, les Foulahs appuyés des contingents Nalous, Landoumas et Yolas se décident le 8 octobre suivant, à attaquer les Foulacoundas et subissent une écrasante défaite. Modi Yaya s'empresse de rentrer à Kadé, laissant Dinah Salifou se tirer d'affaire comme il le peut.

Modi Yaya, Chef de Kade, devient Alfa du Diiwal de Labé.

L'almamy alfaya en fonctions en 1881 était Ahmadou, fils de l'almamy Boubakar ; l'almamy sorya Oumarou Bari avait deux fils, Mamadou Paté et Bokar Biro qui se disputaient le droit de succession. Mamadou Paté se disait ami de la France ; vaincu par les sofas de son frère, il fut arrêté dans un grenier où il se cachait, blessé d'un coup de feu par le sofa Modi Bâ et achevé à coups de sabre par son jeune frère. Bokar Biro devint par ce crime le chef du parti sorya. Son pire ennemi était le chef alfaya du diiwal de Labé, Alfa Gassimou, l'homme le plus grand et le plus gros que j'aie jamais vu, écrira Noirot ; de peur d'écraser sa monture, il allait toujours à pied. De son côté, l'almamy alfaya Ahmadou était mécontent d'Alfa Gassimou, bien qu'il fût alfaya comme lui ; il lui reprochait d'être l'allié des Français et de vouloir leur livrer le pays ; il décida de le remplacer à la tête du diiwal, où il l'avait nommé lui-même, par un autre alfaya Ibrahima Bassanya. Alfa Gassimou refusa de céder la place, marcha avec ses guerriers contre Ahmadou et le battit. Les almamys sorya et alfaya s'unissent alors, attaquent le Labé et chassent Alfa Gassimou qui dut se réfugier à Madina-Kasso Ses partisans furent exécutés, ses biens confisqués et Alfa Ibrahima Bassanya devint alfa mo Labé Pendant ce temps, Gassimou rencontrait à Kayes le colonel Archinard qui le fit reconduire à Kédougou sous la protection d'un peloton de spahis.
Lorsqu'il fut question en 1892 de nommer à Labé un chef de diiwal sorya pour succéder à l'alfaya Ibrahima Bassanya, qui venait d'achever pour la troisième fois ses deux années de commandement, Modi Yaya, son frère Mamadou Saliou, chef de Gadaoundou et beaucoup d'autres, intriguèrent pour se faire désigner. Les deux almamys Ahmadu et Bokar Biro se mirent d'accord et imposèrent une condition aux candidats : assassiner l'ancien chef alfaya du diiwal de Labé, Alfa Gassimou, le protégé du colonel Archinard, l'ami de la France. Modi Yaya n'hésite pas. Sous prétexte de lui restituer ses biens, il fait venir à Labé Alfa Gassimou. Là, un dimanche, vers 8 heures du matin, celui-ci voit entrer chez lui des indigènes armés. C'étaient Modi Mouctar, frère d'Alfa Yaya, Mamadou Alfa, notable originaire de Binani et un serviteur, Barka. Gassimou essaie de se défendre ; il tire son sabre, fait reculer ses agresseurs et cherche à fuir. Comme il sortait de sa case, il reçut en pleine poitrine un coup de fusil. Pour prix de ce nouveau crime, Modi Yaya fut désigné comme chef sorya du diiwal de Labé et prit le titre d'alfa (mai 1892) Pendant deux ans, il conserva le commandement, comme le voulait la constitution du Fouta-Djallon, puis il dût céder la place à Ibrahima Bassanya ; il ne la reprit que deux ans plus tard pour la conserver jusqu'en 1905.
Quant à Ibrahima Bassanya, il finit son existence comme chef du village de Popodara. Coupable en octobre 1896 de l'assassinat du dioula Wolof Samba Nafa, il avait échappé au châtiment. Enhardi par l'impunité, il va, en décembre 1898, mettre à sac le village de Dinguiltiri, dans le Yamé, et s'empare de treize captifs qu'il revend à des trafiquants sénégalais. Jugé pour ce fait, il fut condamné à la peine capitale et exécuté à Labé le 12 janvier 1899, en même temps que son fils Aguibou et que l'un de ses sofas.

Note
1. Liste des Karamokos

  1. Ibrahima Sambegou de Timbo
  2. Mamadou Sellou du Labé
  3. Tierno Abdouramani Massi
  4. Tierno Mahadiou Timbi
  5. Tierno Saliou Balla Koïn
  6. Tierno Amadou Kankalabe
  7. Tierno Moussa Kébalé
  8. Tierno Samba Bouria
  9. Tierno Ousman Foukoumba
  10. Fodé Hadji