Conakry : Société africaine d'édition et de communication. 1999. 182 p. : ill.
Préface et notes de Djibril Tamsir Niane
L'étude des groupements religieux au Fouta-Djallon permet de se rendre compte de la marche irrésistible des Peuls vers l'objectif que leurs ancêtres ont visé : l'expansion de l'islam dans le pays.
La création du royaume théocratique au XVIIIe siècle permit aux marabouts de se mettre en rapport avec l'extérieur. Les relations qu'ils établirent avec leurs homologues étrangers eurent pour résultat l'introduction dans le pays de nouveautés religieuses. Désormais, ils ne se cantonnèrent plus seulement à la lecture quotidienne du Coran ou à l'exécution des cinq prières obligatoires, mais ils apprirent de nouveaux chapelets, et matin et soir, ils récitaient des litanies spéciales, d'un modèle nouveau : le Wird.
Le Wird est un ensemble de litanies que le fidèle, initié par un maître, s'impose volontairement de réciter, à des heures fixes, pour invoquer le Créateur afin qu'Il le guide dans la bonne voie.
Les premiers marabouts conquérants et leurs disciples s'étaient affiliés à la Qadria venue d'Afrique du Nord, pendant leur migration.
Plus tard, un éminent marabout, un Wali, Thierno Aliou Soufi, partit de Kansa-Gâwol, près de Popodara (Labé) pour Fez au Maroc, où il compléta ses études islamiques et se forma dans la science mystique. Il s'affilia, dès son arrivée dans cette ville, à la Chadelia qui, à l'époque, était inconnue dans le Fouta. A son retour, il entreprit une vaste propagande grâce à laquelle il initia une bonne partie des fidèles de sa région. Dans la première partie du XIXe siècle cette voie devint la mode dans tout le Fouta 1.
C'est quelque temps après qu'arriva El Hadj Oumar avec la Tidjania. Ce grand conquérant visita la plus grande partie du pays, notamment le Labé. Une campagne intelligemment menée attira vers lui les Peuls, avides de nouveauté, et la Tidjânia s'implanta en éclipsant, peu à peu, ses devanciers, la Qadria et la Chadelia.
Au moment de l'occupation française, trois groupements étaient installés dans le pays : la Qadria, la Chadelia et la Tidjania.
Les pages qui vont suivre s'attachent à décrire l'évolution de chaque groupement avant, pendant et après cette occupation.
Fondé par Cheikh Abdoul Ghadiri Jiaylani, la Qadria est la voie la plus ancienne introduite dans le Fouta. Après les premiers conquérants, elle fut peu développé chez les Peuls. Par contre les Diakankés, sous la direction de Karamba Gassama de Touba, qui fut initié avant son arrivée dans le Fouta, en furent des adeptes fervents.
De Dienné où il avait fait ses études religieuses, Karamba Gassama était d'abord venu à Kankan, puis à Timbo. Sur l'autorisation de l'Almamy et de l'Alfa mo Labé, il fonda le village de Touba Bakoni, dans le Woora (Mali). Mais par suite des incursions que ses voisins tandas faisaient dans son village pour tuer ses talibés et piller leurs biens, il dut abandonner ce village et s'installer dans le Binâni (Gaoual) où il créa un nouveau village qu'il appela encore Touba.
Il y mourut à l'âge de 89 ans. Il laissa 12 enfants dont le sixième, Mamadou Taslimi, hérita de sa science et resta fidèle à la Qadria, qui fut adoptée par tous les élèves de son école. Cet héritier fut, comme son père, un savant et, sous son autorité religieuse, la Qadria fut aussi florissante qu'à l'époque du défunt. Lors d'un voyage qu'il effectua dans le Sahel, il reçut une confirmation de son affiliation par Cheick Abdoul Latif Kounti ainsi que par Mohamed Khalif, fils de Cheick Sidia el Kabir de Trarza (Mauritanie). A la mort de Mamadou Taslimi, le plus brillant de ses fils, Karamoko Koutoubou prit sa succession.
Né vers 1830, Karamoko Koutoubou, du nom arabe Abdoul Gadiri, reçut de son père l'initiation à la Qadria. Il quitta Touba une seule fois, en 1860, pour un voyage en Mauritanie où il fut confirmé par Cheick Sidia el Kabir. A son retour à Touba, il lança une grande campagne afin d'élargir les horizons de la Qadria et, grâce à ses connaissances et ses vertus, le rayonnement de son Wird grandit. Tout les étudiants et les Dioula colporteurs s'y affilièrent et Touba prit un essor remarquable pour devenir la ville sainte de la région. C'est depuis que le marabout fut surnommé Karamoko Koutoubou (pôle d'attraction). Il mourut en 1905, laissant neuf enfants ; c'est le second, Mamadou Taslimi, surnommé Karamoko Sankoun, qui le remplaça à la tête de la confrérie et hérita de son influence spirituelle.
Karamoko Sankoun fit ses études auprès de son père Karamoko Koutoubou qui lui donna un enseignement très solide. Dès la fin de ses études supérieures, il ouvrit une école à Touba ; et depuis, son père se reposa sur lui et lui confia les cours qu'il donnait à ses talibés. Sa réputation de savant et de maître incontesté ne cessa de grandir dans tout le Fouta. Les habitants de Touba se réjouirent d'avoir un successeur aussi vaillant et aussi digne pour continuer l'oeuvre de leur vénéré maître, Karamoko Koutoubou.
Karamoko Sankoun reçut l'initiation à la Qadria des mains de son père et après la mort de celui-ci, il rendit visite à Cheick Sidia en Mauritanie, avec le désir de faire confirmer cette initiation. Il obtint satisfaction et à son retour à Touba, il reprit la distribution du Wird à tous ceux qui venaient à lui. Dans le Touba et dans les environs immédiats de la Casamance, de la Gambie et de la Guinée portugaise, la Qadria se répandit.
Karamoko Sankoun, comme son père, eut de très bonnes relations avec Alfa Yaya, roi du Labé, auquel ils servirent, tous deux, de conseillers. Ils usèrent de leur influence religieuse pour s'entremettre dans les conflits entre le roi et ses sujets. Aussi, Alfa Yaya leur témoigna-t-il un grand dévouement et une sincère amitié.
Mais, en 1910, Karamoko Sankoun fut compromis dans l'affaire du Wali de Gomba. Il fût arrêté le 30 mars 1911 avec plusieurs parents pour être interné à Port Etienne (actuellement Nouadhibou), en Mauritanie, où il retrouva son ancien ami, Alfa Yaya et son fils, qui l'y avaient devancé, ainsi d'ailleurs que les anciens talibé du Wali de Gomba. Ensemble, ils formèrent une petite colonie d'exilés dont la direction religieuse fut confiée a Karamoko Sankoun.
L'arrestation de ce maître porta un coup sérieux à la Qadria qui connut un net recul. La Tidjania introduite au Fouta finit par s'imposer et, en peu de temps, les Diakankes restèrent seuls fidèles à la Qadria.
On présume que c'est à la fin du XVIIIe siècle que la Chadelia fut introduit au Fouta. Thierno Aliou Soufi de Kansa-Gâwol, près de Popodara (Labé) en fut l'apôtre fervent.
Ce marabout, de la famille Seeleyaɓe, avait fait ses premières études près de son père ; puis, pendant sa jeunesse, il se rendit à Fez, au Maroc, pour les compléter auprès de son homonyme, Ali Soufi el Fassi.
Il revint ensuite dans son pays natal où, grâce à une propagande active, il attira à sa voie la majorité des Foula, qui pratiquaient la Qadria. Après avoir attiré de nombreux disciples dans le Labé, il se rendit auprès des Almamys, à Timbo, où il demeura jusqu'à sa mort. Il fut enterré à Dara près de Timbo. Sa tombe fait l'objet de pèlerinages fréquents.
La Chadélia exige la récitation quotidienne d'un nombre important de litanies ; à cela s'ajoutent plusieurs autres disciplines dont les plus importantes sont : le jeûne, l'isolement, la prière en commun et le Dyaarore, pratiqué dans la nuit du jeudi au vendredi, à haute voix, sans arrêt, par des chants à la louange du Prophète et demander au Tout-Puissant des bénédictions en sa faveur. Cette réunion rassemble, généralement, tous les adeptes et donne occasion à des distributions de cadeaux à l'initiateur et aux pauvres.
A la mort de Thierno Aliou Soufi, ses disciples se répartirent en trois groupes : N'Daama, Gomba et Zâwia.
La Tidjania 7
La Tidjania, contrairement à ses devanciers, est une voie très simple tolérante, libérale et facile. Il a été fondé par Cheick Ahmadou Tidjani, descendant du Messager de Dieu, le Prophète Mouhammad.
Né a Aïna Madhi, en Algérie, i est mort et enseveli à Fez, au Maroc.
La Tidjania est une voie qui est à la portée de tous, hommes, femmes, enfants, riches, pauvres, etc., enfin à tous les fidèles qui en acceptent les conditions très élémentaires parmi lesquelles nous citerons deux qui sont essentielles :
L'initiation à la Tidjania s'opère par une poignée de la main droite que l'initiateur donne à l'élève durant la récitation d'un certain nombre de litanies introductives.
La Tidjania, sauf cas spécial, condamne l'isolement. Bien au contraire, il recommande l'exhibition des saints afin de faire profiter les fidèles de leur baraka.
La Tidjania est intransigeante en matière de jeûne obligatoire. Elle est moins exigeante pour le jeûne facultatif et laisse liberté entière aux fidèles pour le faire à leur gré.
Le Dyaroore n'est pas une condition dans la Tidjania. Les anciens adeptes des confréries antérieures qui y sont intégrés gardent la faculté de le continuer ou de l'abandonner.
Dès l'introduction de la Tidjania dans le Fouta par El Hadj Oumar Tall, les Foula s'initièrent en grande masse. Le Labé, plus profondément islamisé, en fut un berceau ; et, satisfait de cette situation, El Hadj Oumar y séjourna pendant quatre ans pour propager son Wird, qui s'épanouit très largement dans toutes les autres provinces.
Après ce séjour dans le Labé, El Hadj Oumar effectua un périple à travers les diiwe de TimbiTouni, de Kollâdhe et rentra à Timbo. Partout, la même réception cordiale et respectueuse lui fut réservée. Malgré l'inquiétude que sa présence au Fouta causa aux chefs, sa popularité ne cessa de grandir au fur et à mesure que son séjour se prolongeait. Il conféra à de nombreux marabouts le pouvoir d'initiation, le Muqaddam, ainsi d'ailleurs que celui de transmission à certains. Ainsi, la Tidjania se répandit très rapidement dans le pays.
C'est alors qu'il se constitua, dans plusieurs provinces, des groupements sous l'obédience d'un marabout nanti du titre de Muqaddam.
Après la mort de Thierno Doura Sombili, Thierno Aliou se fit confirmer par Alfa Oumarou Rafiou de Dara-Labé. Celui-ci se rattache au Tidjania par El Hadj Oumar, initié par Cheikh Mouhamadal Qhali, dont le maître fut Cheikh Ahmadou Tidjani.
En témoignage de reconnaissance à tous ses maîtres, Thierno Aliou composa de nombreux poèmes sur leur gloire et leur grandeur.
Les disciples de Thierno Aliou sont très nombreux dans le Fouta et à l'extérieur du Fouta. Depuis l'avènement de la Tidjania dans le Fouta, il est très rare de rencontrer dans le Labé un marabout qui ne soit rattaché à cette voie par lui. L'exemple le plus éloquent est donné par le grand marabout de Zawia : en effet, Thierno Mamadou Chérif qui dirigea la Chadelia pendant très longtemps abandonna sa voie pour adhérer à la Tidjania par l'intermédiaire de Thierno Aliou.
Il conféra la Tidjania à un certain nombre de marabouts, avec pouvoir de transmission. Les plus importants sont les suivants :
Thierno Aliou n'a pas été seulement un dirigeant religieux, mais il fut egalenient un chef politique. Il succéda en effet à son père à la tête du district de Labé-Nduyeebhe. Il assura cette fonction de 1901 à 1913. En janvier 1913 son influence et son prestige aidant, il fut nommé par l'administration française chef du District de Labé, composé de huit villages habités par les quatre familles foula. . Il remplit cette nouvelle fonction avec honneur et probité, sans nullement négliger ses fonctions religieuses.
Jusqu'en 1916 tout se passa bien. Des adversaires, avides de place politique, intriguèrent contre lui pour le remercier. Ce qui fut pour lui une grande joie car il reprit aussitôt sa liberté pour se consacrer avantageusement à la religion. En reprenant plus efficacement l'enseignement et l'action pour la propagation de la Tidjania, son influence augmenta et de tous côtés, les fidèles vinrent lui demander les bénédictions.
En 1917, l'administration coloniale le désigna avec d'autres marabouts éminents, pour former le Comité musulman de l'Afrique occidentale française (A.O.F). Il se rendit à Dakar où il fut chaleureusement accueilli par la population musulmane qui avait déjà eu écho de sa réputation. Au cours de la réunion de ce Comité, il fut très apprécié et favorablement jugé pour sa profonde instruction et son talent.
A son retour de Dakar, il reprit complètement sa liberté et se consacra à la composition et à la rédaction de nombreux poèmes sur divers sujets d'ordre religieux et littéraires.
Thierno Aliou fut avant et après sa mort, un symbole et une vénération pour le peuple Foula. Il mourut le 23 mars 1927, à son domicile à Labé, et fût enseveli dans sa concession, près de la mosquée ; sa tombe fait l'objet d'un pèlerinage constant.
Son fils aîné, Thierno Siradiou, prit sa succession comme Imam de la mosquée de Labé, comme juge et comme Muqaddam dans la Tidjania. Instruit et bien formé par son père, il s'acquitta loyalement de cette tâche et mourut en janvier 1959.
La descendance de Thierno Aliou comprend de nombreux fonctionnaires très instruits et très dévoués à l'islam. Presque tous furent initiés à la Tidjania par le père avant sa mort et sont fermement acquis à cette voie 8.
Groupement de Thierno Amadou Donde
Ce marabout très vénéré, de la famille Niôguéyabhé, est né à Dârou, dans le Koubia, près de la frontière Labé-Koin ; il y fit ses études auprès de son père et des marabouts locaux. Il était encore tout jeune quand El Hadj Oumar arriva dans le Labé. Selon la tradition, El Hadj Oumar le rechercha pendant un certain temps et finit par le rencontrer, un jour, aux alentours de Labé, à Dâka. Il ne le connaissait pas du tout ; mais dès qu'il le vit, il l'appela par son nom et lui dit : « Je te recherche depuis mon arrivée dans ce pays. Je te transmets le wird tidjani et te fais Khalif. »
Cet acte eut un heureux effet sur le jeune homme. Il rentra alors à Dârou-Donde et se consacra sans tarder, à la Tidjania qui le transforma moralement, le tourna vers la piété et lui fit acquérir une grande popularité dans toute la région.
Thierno Amadou Donde ouvrit une école où il dispensa l'enseignement coranique à de nombreux enfants qui lui étaient confiés par la population. De nombreux talibés le fréquentèrent également pour apprendre le Droit et la Théologie. Sa réputation s'étendit rapidement dans les régions voisines du Koin et de Kolladhé. Il fit plusieurs voyages à Dinguiraye pour chercher les bénédictions de son maître ; il épousa une fille de Aguibou Tall, fils de El Hadj Oumar.
Il forma plusieurs disciples qui s'installèrent notamment dans le Koin et continuèrent à distribuer le wird à leurs nombreux talibés.
Thierno Amadou mourut à Darou-Donde en 1908. Depuis sa disparition sa descendance est restée dans l'ombre. Darou-Dondé qui fut pendant sa vie un centre de la Tidjania avec de nombreux talibé, est redevenu un simple petit village.
Groupement de Thierno Mâwiatou Maci
Thierno Mâwiatou est né à Mâci vers 1830 ; il est le fils de Karamoko Saliou, du clan Surgayabhe Uururbhe, et a fait ses premières études coraniques auprès de son père qui possédait une solide instruction arabe et était considéré dans le pays. Pour compléter son instruction, il fréquenta plusieurs marabouts du Fouta.
C'est par Thierno Hamidou de Heriko-Timbo, disciple d'El Hadj Oumar, que Thierno Mâwiatou se fit initié à la Tidjania, et obtint quelques temps après, le titre de muqaddam.
A son retour des voyages d'études, il ouvrit une école chez lui, à Mâci, où il enseigna aussi bien le Coran aux enfants qui lui étaient confiés, que le Droit, la Théologie, l'exégèse aux personnes plus âgées qui le fréquentaient. Pendant plus de cinquante ans, il professa ainsi et obtint des résultats remarquables. Aussi y eut-il de nombreux talibés formés à son école, qui renforcèrent la doctrine tidjania dans le pays.
En 1911, en raison de son voisinage avec Gomba, il fut soupçonné d'avoir entretenu des relations avec le Wali ; il fut donc surveillé de près ; mais ayant fait preuve de loyalisme envers les autorités françaises, qui venaient faire des sondages chez lui, et après avoir fait des déclarations publiques invitant les fidèles musulmans à obéir aux autorités du moment, il n'eut aucune inquiétude et continua à résider tranquillement dans son village. Son influence religieuse était considérable et tous le considérait comme un saint, un Wali.
Il fut un pilier solide pour la Tidjania, à laquelle il fit adhérer plusieurs petits marabouts de Mâci, de Timbi, de Ditin, de Bantiŋel, de Télimélé et même de Timbo et de Mamou. Tous contribuèrent largement à la propagation de cette voie dans leur région respective.
A sa mort, Thierno Mâwiatou laissa de nombreux enfants dont l'aîné, Alfa Saliou, également instruit à son école, prit la succession et continua l'oeuvre du père.
Groupement d'Alfa Ibrabima Kalilamban
Né vers 1845, à Kalilamban, dans le Timbi-Touni, dont il porte le nom, fils de Thierno Mamadou Sanoussi, Alfa Ibrahima fit ses études auprès de son père.
A son retour à Kalilamban, il se mit à enseigner le Coran et le Droit musulman. Il acquit une forte considération dans la région de Timbi-Touni. Son influence et sa conduite très louable jouèrent beaucoup pour le retour au calme, lors de l'affaire de Gomba en 1911.
De son école sortirent de nombreux Karamoko qui continuèrent à enseigner dans leur village et à soutenir de leurs efforts la propagande de leur maître pour la Tidjania.
Thierno Ibrahima fut initié à la Tidjania par Chérif Ahmadou Mouctar, originaire de Touat (Mauritanie), qui était de passage dans le Timbi--Touni. Ce Chérif se rattachait à Saïdinâ Ali Harâzima, disciple du fondateur de la Tidiania. Alfa Ibrahima vint par la suite auprès de Alfa Oumarou Rafiou de Dara-Labé, pour obtenir le titre de Muqaddam consécrateur.
Groupement de Thierno Dayedyo
Ce marabout fut un disciple des plus réputés d'El Hadj Oumar. Il l'accompagna à Dinguiraye lors de sa première migration et reçut de lui le wird ainsi que le pouvoir de consécration. Plus tard, il rentra à Timbi-Touni, son village natal, ouvrit une école et initia de nombreux talibés à la Tidjania. Thierno Dayedyo était réputé être le plus grand et le plus savant karamoko de son temps dans le Timbi. Il eut de nombreux disciples dans les régions de Pita, Télimélé, Ditin et Dalaba.
Groupement de Thierno Hamidou Heriko
Petit-fils de Almamy Bakar Zikrou, donc descendant de Karamoko Alfa mo Timbo, Thierno Hamidou est né vers 1830 à Hériko, et y mourut en 1903. Son père, Alfa Amadou Dioudia, fut son premier maître coranique. C'est à l'âge de 7 ans qu'il fut initié à la Tidjania par El Hadj Oumar lui-même. Thierno Hamidou accompagnait son père venu à Timbo solliciter d'El Hadj Oumar l'initiation à la voie, lorsque celui-ci lui décerna le titre d'adepte, ayant décelé en lui un futur et éminent marabout.
Mais Thierno Hamidou ne resta pas longtemps avec son père ; il se rendit en effet dans le Labé pour accroître ses connaissances. Il y acquit une formation très solide et rentra ensuite à Heriko où il poursuivit la formation des jeunes à l'islam. Il entretint avec les Almamys, qui étaient ses parents, des relations très sincères qui lui valurent d'être bien considéré par les autorités.
Thierno Hamidou était reconnu comme l'homme le plus charitable de son époque. On raconte qu'il distribua tous ses biens aux pauvres avant sa mort. Il forma de nombreux disciples qui continuèrent son oeuvre et soutinrent de leurs efforts la Tidjania dans le pays.
Groupement de Thierno Moustapha Kolen
Du clan Wolarbhe qui peuple la région de Kolen, Thierno Moustapha fit toutes ses études chez Thierno Doura Sombili qui l'initia, ensuite, à la Tidjania. De retour dans son pays, il s'installa à Ndantari, qu'il ne quitta plus jusqu'à sa mort en 1900.
Après l'ouverture d'une école, il eut un succès retentissant dans l'enseignement de la langue arabe. Eminent marabout, il entretint des relations sincères avec les Almamy Ibrahima Sory Donghol Fèla et Bokar Biro.
Grace à sa science, il forma une génération de marabouts très capables et parmi lesquels nous citerons Thierno Mâwiatou de Mâci, qui se glorifia d'avoir passé par son école. Ses disciples à la voie tidjania ne furent pas moins brillants. Ils sont connus dans le Timbo pour les efforts qu'ils déployèrent pour le developpement de la Tidjania.
Groupement de Thierno Ibrahima dit Karamoko Dalen
Thierno Ibrahima est né à Dalen vers 1871, de la famille Seeleyabhe ; il est descendant de Karamoko Alfa mo Labé par sa fille Aïssata. Karamoko Dalen fut élève de Thierno Aliou Bhoubha Ndiyan, qui lui apprit toutes les sciences islamiques, c'est de lui également qu'il reçut le wird tidjani. Il eut pour son maître une vénération sans limite.
Vers 1894, Almamy Bokar Biro demanda au roi du Labé un professeur de qualité pour enseigner ses enfants. Thierno Ibrahima Dalen, désigné à cet effet, vint à Timbo ; c'est alors qu'il fut surnommé Karamoko Dalen. Malheureusement, il n'exerça pas longtemps sa profession, car les Français engageaient aussitôt une lutte sanglante contre l'Almamy pour occuper le pays. En 1890, l'Almamy était tué avec tous ses parents proches et partisans ; la situation devint dangereuse pour tous ceux qui vivaient dans la cour du souverain ; cependant, Thierno Ibrahima sut traverser cette periode sans grand dommage ; il fut simplement arrêté et interné à Conakry avec de nombreux notables partisans de l'Almamy défunt.
Très intelligent et très respectueux, il sut jouer pendant son internement, auprès du Gouverneur Ballay, pour obtenir de lui sa nomination comme secrétaire arabe. De 1897 à 1900, il rendit des services très importants à l'Administration française. Lorsque l'Administrateur Maclaud fut nommé à Timbo, en 1900, il amena Karamoko Dalen avec lui pour servir au même titre, jusqu'en 1905, Karamoko Dalen fut un agent très utile pour l'installation de J'autorité française dans le Fouta.
Quand Boubakar Biro, fils d'Almamy Sory Yilili, fut nommé Almamy en remplacement de son défunt frère Alimou, il s'attacha à Karamoko Dalen et le prit comme professeur ; peu lettré, Bokar Biro profita largement des connaissances arabes et françaises de son professeur qui, lui-même, avait appris à lire et à écrire tout seul la langue française, et avait complété son apprentissage par des cours d'adultes à Timbo. Il initia en même temps, l'Almamy à la Tidjania.
Mais, en 1912, la charge d'Almamy de Timbo fut supprimée par suite d'un changement de situation politique créée par des intrigants. Ce qui entraîna la suppression du poste de secrétaire du Tribunal qu'assurait Karamoko Dalen, qui resta, à partir de ce moment, simple traducteur d'arabe 9.
L'affaire de Gomba n'était pas encore terminée, et Karamoko Dalen, comme tant d'autres, fut soupçonné d'avoir eu des relations avec le Wali. Informé de ces soupçons, il demanda à s'expliquer devant le Gouverneur de la Colonie, qui le reçut à Conakry. Après l'entrevue, il rentra à Timbo, heureux d'avoir été disculpé.
En raison de son autorité religieuse et de sa situation politique, Karamoko Dalen jouissait dans le Fouta d'une grande considération. Ses compétences administratives faisaient de lui un fonctionnaire plus qu'un directeur d'esprit. Il forma néanmoins, quelques disciples et talibé à la Tidjania.
Très instruit en arabe, il avait l'une des bibliothèques les plus riches du Fouta. Grâce à sa formation, il put se recycler et suivre l'évolution moderne de l'islam.
A sa mort survenue en 1925, il passait pour être un docteur de la religion. Malheureusement, il ne laissa aucune postérité pour hériter de sa science et continuer l'oeuvre qu'il avait entreprise.
Groupement de Kula-Mawnde
Kula-Mawnde, un village situé entre Popodara et Diari, au pied de la montagne Dyige. Fondé au début du XIXe siècle par Alfa Oumarou, marabout très renommé pour sa science, ce village fut, depuis sa création, un berceau de la religion musulmane.
Alfa Oumarou fit ses premières études dans le village de Kalan, à l'est de Labé. Ayant atteint un certain degré d'instruction, son maître l'engagea à rejoindre Alfa Mamadou Diouhé, le Chef des Houbbous, à Lâminiya, pour compléter sa formation et surtout se spécialiser dans les sciences mystiques. Dès son arrivée, il s'affilia à la Chadélia, dont Alfa Mamadou Dioulié était le fondateur dans la région. Après avoir passé un temps suffisant pour sa formation, il revint dans son village avec le Dyâroore. Cette institution, inconnue jusque-là dans la région, lui permit de rassembler, très rapidement, une foule nombreuse de talibés. Il mourut vers 1875, laissant trois fils : Thierno Aliou, Thierno Madiou et Thierno Abdourahim, tous très instruits.
Thierno Aliou lui succéda, et suivit ses traces. Il continua la Chadelia en développant davantage le Dyâroore. Il mourut en 1910.
Son frère puiné, Thierno Mâdiou le remplaça ; pieux, mais effacé, il ne resta pas longtemps dans cette fonction. Il mourut, en effet, en 1912.
C'est alors que le benjamin, Thierno Abdourahim, prit la place avec beaucoup plus de vigueur. Grâce aux bénédictions qu'il avait reçu de son père et de ses frères aînés, il fit de Kula-Mawnde un village pilote de l'islam. Et sous son apostolat, Koula connut une prospérité sans précédent.
Thierno Abdourahim abandonna la Chadelia au profit de la Tidjania qu'il jugea plus moderne et plus libérale. Mais il continua, sous une impulsion nouvelle, la pratique du Dyaarore, qui attira davantage de monde vers lui. Il mena une vie d'isolement strict, ne paraissant que le vendredi, employant les autres jours à enseigner ou à prier. Sa réputation de savant se propagea dans tout le Fouta et en Basse-Guinée. De toutes parts des talibés affluèrent vers son école ; il les accueillit avec chaleur et les hébergea sans peine.
L'affluence et la vénération augmentèrent de jour en jour et lui permirent de rassembler un nombre très important de disciples dans les régions nord et ouest de Labé, dans les Timbi, en Basse-Guinée et même en Casamance (Sénégal). Ses disciples, très réputés, acquirent de l'autorité et travaillèrent dans les champs du grand marabout Thierno Abdourahim. Des champs de fonio, de riz, d'arachide récoltés à la fin de chaque année, rapportèrent au maître plusieurs tonnes de grains transportées à Kula-Mawnde, aux frais des talibé eux-mêmes.
Avant sa mort, Thierno Abdourahim recommanda le port continu du chapelet à la rnain, pour indiquer que son porteur était un de ses talibés. Ainsi, dans tout le Fouta et en Basse-Guinée, cette institution heureuse permit et permet encore de distinguer les talibés formés à Kula-Mawnde.
Thierno Abdourahim mourut en 1935, laissant de nombreux enfants très instruits en arabe. L'aîné, Thierno Mamadou, lui succéda pour deux ans et mourut. Thierno Hacimiou qui remplaça ce dernier, mourut dix ans après. Le troisième fils, Thierno Abdoulaye, dirige encore cette confrérie avec compétence. Et la prospérité de Kula-Mawnde continue de se développer.
Les principaux disciples de Thierno Abdourahim sont :
Les autres foyers islamiques
En dehors des groupements cités dans les chapitres précédents le Fouta Djallon a compté également dans chaque diiwal des foyers islamiques dirigés par d'éminents marabouts. Ceux-ci ont apporté eux aussi leur contribution à l'islam. Celle-ci a consisté en l'ouverture d'écoles pour l'enseignement, la formation des guides de la religion et la participation aux diverses expéditions contre le fétichisme, etc. Les marabouts les plus célèbres sont les suivants :
Thierno Abdourahmane Nduyeedyo
Il arriva dans le Labé tout jeune avec son père Thierno Malal Nduyeedyo. Thierno Mamadou Cellou, chef du diiwal, habitait alors Demben. A la mort de Thierno Malal, Thierno Abdourahmane le remplaça comme Imam de la mosquée et chef des Nduyeebhe.
Dans sa fonction d'Imam comme celle de chef de famille, Thierno Abdourahmane resta un marabout très fervent et contribua largement à l'affermissement de l'islam dans le pays. Dans son école, il enseignait le Droit et diverses disciplines sur la religion.
Il eut sept garçons qui furent d'éminents marabouts. On peut citer : Idrissa, Ismâila, Mamadou Bano et Mamadou.
Ismâila se rendit à Timbo avec Thierno Aliou Soufi, chef de la confrérie Chadelia. Très instruit en arabe, il composa plusieurs poèmes sur les épopées des neufs Karamoko fondateurs du Fouta-Djallon. Dans le Labé, son école fut très florissante et fournit plusieurs adeptes qui furent de solides boucliers de l'Islam.
Idrissa ne fut pas moins actif dans le combat en faveur de la religion. C'est de son école qu'est sorti son premier fils, Thierno Abdoulaye Nduyeedyo, connu et célèbre par son instruction, sa dévotion et sa piété.
De son côté, Mamadou Bano fut très apprécié pour sa piété. Sa descendance, dont est issu Thierno Aliou Bhoubha Ndiyan, fut un exemple de sagesse et de droiture.
Ahmadou, très pieux, forma également des disciples très valeureux et très dévoués à la cause de l'islam.
Thierno Sadou mo Dalen
Thierno Sadou mo Dalen est du clan Seeleyabhe ; il fonda le village de Dalen. Il fût un marabout très vénéré, un poète de talent et un conseiller juridique très compétent. Très tôt, il ouvrit une grande école à Dalen. Il y reçut de nombreux enfants du Fouta-Djallon auxquels il dispensa un enseignement très solide. Sa réputation fut telle que son nom servit de caution à tous ses talibé qui, à travers le pays, jouissaient de l'estime des habitants.
Comme poète, il fut l'auteur d'un grand nombre de poèmes sur la morale, la culture etc. Son livre sur les « Successions » reste très célèbre dans tous les milieux intellectuels. Voici d'ailleurs, les conditions dans lesquelles il entreprit ce travail de si bonne qualité.
Des marabouts du Fouta, jaloux de sa grande popularité, taxèrent Thierno Sadou de chansonnier, auprès de l'Almamy Oumarou. Celui-ci décida de le mettre à l'épreuve ; il s'informa auprès des marabouts de Timbo pour savoir la matière la plus difficile dans les diverses branches de la religion ; il lui fut répondu que le Fiqh (droit) était le plus compliqué, et que dans cette matière, les « successions » étaient la matière la plus difficile à comprendre. Il convoqua donc Thierno Sadou à Timbo et lui demanda gentiment de lui composer un poème sur les « Successions », en s'inspirant du livre de Khalil.
Thierno Sadou comprit très vite qu'il s'agissait là d'un piège. Rentré chez lui, il se mit au travail et remit à l'Almamy un pur chef-d'oeuvre, comme on va le voir.
Dès réception de la réponse de Thierno Sadou, Almamy Oumarou convoqua tous les marabouts qui l'avaient critiqué. Tous furent incapables de comprendre le texte de Thierno Sadou. C'est alors que l'Almamy invita l'auteur à Timbo et convoqua tous les marabouts du pays qui écoutèrent le docte Thierno Sadou. A partir de ce moment, tous le reconnurent comme un maître incontesté dans tout le Fouta-Djallon.
Lors du passage d'El Hadj Oumar dans le pays, Thierno Sadou fut le plus valable de ses interlocuteurs et le grand conquérant n'eut qu'à se féliciter d'avoir rencontrer une si grande sommité. C'est après que Thierno Sadou l'ait tranquillisé sur les intentions de El Hadj Oumar, que l'Almamy de Timbo, Almamy Oumarou, autorisa son « homonyme » à traverser le pays. C'est également Thierno Sadou qui eut l'honneur de répondre au discours d'adieu de El Hadj Oumar lors de son départ de Timbo. Ce discours comportait une énigme que Thierno Sadou déchiffra, comme on l'a vu.
Tous ces faits montrent, si besoin en était, le haut degré d'instruction de cet homme.
La descendance de Thierno Sadou ne fût pas nombreuse ; nous citerons seulement Thierno Mouctar.
Thierno Bakar Poti de Lelouma
De par sa grand-mère paternelle, Aissata, il est descendant d'Alfa Mamadou Cellou, chef du diiwal de Labé. Du clan Seeleyabhe, comme Thierno Sadou mo Dalen, il fut un marabout très instruit et très pieux. Il rédigea, sous forme de poésie, un livre de météorologie nationale. Son livre fut le bréviaire de l'agriculteur et de l'éleveur 10.
A sa mort, son fils, Modi Bakar Bhôyi, lui succéda et hérita de son talent. Il poursuivit inlassablement l'oeuvre de son père et obtint des résultats remarquables. Pour leur formation littéraire, il faut signaler Thierno Aliou Bhoubha Ndiyan parmi les grands marabouts formés à son école.
Thierno Samba Mombeya
Thierno Samba Mombéya a un lien familial avec Thierno Sadou Dalen et Thierno Bakar Poti : leur aïeul, Modi Abdoulave, épousa la première fille de Alfa Mamadou Cellou, chef du diiwal de Labé. Il porta le titre de Thierno tout jeune et fut désigné Thierno Samba Mombéya. Il fit de solides études dans son village natal. Après quoi il décida de faire une pérégrination entre les marabouts afin de consolider ses connaissances. Il fut un grand poète en arabe et en pular. Il se rendit plusieurs fois en Mauritanie. Grâce à ces voyages, il acquit une riche expérience des milieux islamiques ; ce qui lui permit de constater que l'enseignement qu'il a reçu dans son village était excellent. Il honora son maître en reprenant ses études auprès de lui. Plus tard, il reprit sa liberté et entreprit la création, sur autorisation de celui-ci, d'une école à Mombeya.
Malheureusement, par suite du travail intense qu'il effectuait dans son école, sa santé fut ébranlée. Sa tête enfla ; ce qui l'obligea à abandonner l'enseigneinent pour se consacrer à l'isolement mystique (Khalwa).
Pour tuer l'oedème de sa tête, des guérisseurs lui donnèrent le conseil de chiquer du tabac ; on pensa dans son entourage que ce procédé aurait pour résultat, l'extinction de son « illumination». Il l'utilisa cependant ; et l'oedème diminua ; il ne perdit nullement son pouvoir spirituel et continua pendant une longue période, l'usage du tabac, mais l'abandonna brusquement par suite d'un incident banal survenu dans son ménage. En effet, un matin, une de ses servantes lui demanda du tabac. Il lui répondit qu'il lui en manquait. Thierno Samba s'étant absenté de sa case quelques instants après, la servante y penétra et déroba un peu de tabac. Dès son retour, il constata le vol ; choqué par cet acte, il dit : « Je n'ai rien de commun avec cette servante si ce n'est le tabac ; j'abandonne donc le tabac. »
Ce fut une erreur, car l'oedème reprit aussitôt. Thierno Samba refusa de chiquer et sa tête enfla à nouveau, à tel point qu'il perdit la vue. Cependant son influence religieuse n'en souffrit nullement. Il continua ses activités comme par le passé. Il acheta un âne pour ses déplacements et recruta son petit-fils comme secrétaire.
Thierno Samba Mombéya écrivit de nombreux poèmes sur la religion. Son livre le plus célèbre est le Madîna, poème en pular dans lequel il traduit le droit musulman. Il est très connu et apprécié dans les milieux intellectuels du Fouta-Djallon.
Thierno Samba perdit tous ses enfants avant sa mort. Ses petit-fils aussi ne reçurent aucune instruction par suite de la maladie de leur grand'père. De ce fait, il n'eut aucun héritier spirituel. On rapporte que cette perte est due à un incident survenu entre lui et El
Hadj Oumar lors de la visite de ce dernier à Mombéya. Dans toutes les assemblées où Thierno Samba eut à intervenir, il se fit remarquer par son talent et sa valeur spirituelle. Sa sainteté ne fut contestée par personne. Il fût un conseiller très écouté des Almamys et Chefs du Fouta-Djallon. Thierno Samba Mombéya mourut deux ans après Thierno Sadou Dalen vers 1852.
Notes
1. Tout l'Ouest africain est de rite malékite, au sein duquel évoluent plusieurs confréries, dont la Qadria qui gagna l'Afrique de l'Ouest à partir du Maghreb. On verra comment la Tidjania s'imposa à toute l'Afrique Occidentale.
2. A propos de ces évènements lire Le Ouali de Gomba.
3. Confrérie religieuse qui, comme la Tidjania, est originaire du Maghreb.
4. Alfa Mo Labé = Alfa (chef) de Labé.
5. Voir la thèse de Sékou Kaba, Institut Polytechnique de Conakry, 1968. Le Waliou de Gomba avait plus de 80 ans à soit arrestation. La peine de mort fut commuée en détention à perpétuité.
6. La Zaouia est une école, un centre coranique.
7. Consulter également La Tidjaniyya dans l'ouvrage de F. Dumont « L'anti-Sultan ou Al-Hajj Omar Tal du Fouta, combattant de la Foi ».
8. Parmi ses fils fonctionnaires, citons :
9. A partir de cette date, les Français installèrent un Almamy à Dabola (Branche Soriya) ; un Almamy à Mamou (Branche Alfaya). Timbo ne fut plus une capitale. Dabola à 70 km à l'est, Mamou à l'ouest à 70 km ; ces deux villes devinrent de grandes gares de chemin de fer. Ce dernier ayant évité Timbo, cette ville tomba et devint une simple bourgade.
10. Il serait intéressant de retrouver cet ouvrage qui nous apprendrait beaucoup sur les connaissances météorologiques et astronomiques des Peuls du Fouta-Diallon.