A sa mort, Karamoko Alfa laissa une postérité dont l'aîné fut Alfa Saliou. Très jeune, il ne put remplacer son père immédiatement.
Avoir déposé Almamy Ibrahima Sory
Mawdho, le Conseil des Anciens
plaça Alfa Saliou à la tête du pays… Certes, jeune, sans expérience,
il ne pouvait affronter que difficilement les difficultés du commandement.
Chef mou et peu craint, il resta néanmoins très juste et intègre.
Très
instruit et très pieux, il s'adonna davantage à la pratique de
la religion.
A la suite de sa déposition, après sa fuite devant Condé Bourema, le roi du Wassoulou qui conquit Timbo, Almamy
Ibrahima Sory Mawdho reprit le
pouvoir. Alfa Saliou vécut dans l'attente espérant revenir au trône au décès de ce dernier.
En 1792, Almamy Ibrahima Sory Mawdho mourut à Labé.
Son premier fils, Sadou, usurpa immédiatement
le trône au détriment d'Alfa Saliou. Celuici engagea une opposition
systématique qui occupa la place pendant cinq ans. Ce n'est qu'en 1796 qu'Alfa
Saliou y parvint, appuyé par le parti alfaya. Il assassina Almamy Sadou dans
des conditions qu'il réprouva lui-même. Dégouté par cette
vie politique qui l'avait amené à commettre ce crime odieux malgré lui,
il jura qu'il abandonnait le pouvoir à jamais et se retira définitivement à Dara,
après avoir prononcé la malédiction sur sa
famille et celle d'Almamy Sadou afin qu'aucun des leurs ne put plus jamais obtenir
le turban d'Almamy. Cette malédiction fut exaucée et depuis aucun
membre de sa famille ne fut désigné à cette place.
Nous verrons plus loin le détail sur l'usurpation du trône par l'Almamy Sadou et son assassinat par Alfa Saliou.
Sources
1. Thierno Mamadou Bah
2. Thierno Diallo
3. Louis Tauxier
4. Joseph Harris