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Thierno Diallo
Institutions politiques du Fouta-Djallon au XIXè siècle

Collection Initiations et Etudes africaines
Dakar, IFAN, 1972. 276 pages


b. Les pâturages.

Il existe deux sortes de pâturages au Fuuta :

1. Les pâturages naturels
Les pâturages naturels, de loin les plus importants et les plus nombreux sont constitués par un ensemble de terrains d'inégale valeur et qui portent dans la langue du pays des noms différents liés à la nature du relief :

Ainsi l'importance de chacun de ces pâturages naturels varie en fonction de la saison considérée et de l'altitude d'une part et du voisinage ou non de l'agriculture d 'autre part.

2. Les pâturages artificiels

Ils ne sont pas aussi développés que les pâturages précédents. Le fourrage, loin d'être inconnu n'existe pas dans toutes les régions d'élevage. Il se compose de paille de différentes cultures : riz, fonio, mais, mil et des jachères. Cependant ces pâturages ont une grande importance sur les plateaux où les cultures sont étendues et groupées et où les pâturages naturels deviennent rares, voire inexistants. Mais ces pâturages doivent être liés aux différents déplacements dont celui de la transhumance. A côté de celle-ci en rapport avee la dénivellation du relief dans les diflérents pâturages, il existe trois sortes de déplacements liés aux saisons :

En fait ces oscillations font partie des soins que les Peuls donnent à leurs animaux, en dehors des fêtes pastorales (monnugol na'i ou tuppal) afin de leur éviter un stationnement prolongé sur le même terrain, nuisible à leur santé.


Notes
1. La taille des arbres ou arbustes de la famille des légumineuses les rend accessible à la dent du bétail ! Mais il est difficile d'affirmer sans démontrer comme le font certains auteurs, tels Guébhard que "c'est le boeuf qui a détruit la forêt tropicale qui couvrait autrefois le Fouta", 1910, p. 17
Si les animaux sont sans doute friands de jeunes pousses, l'incendie si fréquemment allumé n'est pas le fait des seuls pasteurs à bovidés à la recherche de nouveaux pâturages, mais aussi et surtout le fait des cultivateurs sédentaires, véritables bourreaux de la forêt. Il est à remarquer que les pasteurs peuls n'allument jamais de feu dans la forêt-même, mais toujours sur les parties dénudées de tout bois (sur les boowe, prononcer: bôwé). Ils recherchent l'herbe des plateaux, tandis que les agriculteurs détruisent le bois qui les gène dans leur labour.