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Thierno Diallo
Institutions politiques du Fouta-Djallon au XIXè siècle

Collection Initiations et Etudes africaines
Dakar, IFAN, 1972. 276 pages


a. Politique extérieure

Cette période se caractérise à l'extérieur, par de nombreuses victoires qui achevèrent d'entourer le Fuuta d'Etats-tampons ou "Etats-satellites". Il s'agissait de petits royaumes qui avaient été vaincus par les Peuls ou qui avaient signé des traités avec eux après avoir accepté de se convertir à l'Islam. Ils étaient dirigés par des autochtones islamisés (qui n'étaient pas d'ethnie peule) mais soumis à une espèce de suzeraineté des princes peuls à qui ils payaient un tribut annuel. Ils recevaient en retour la protection de leurs armées. Les alentours conquis ou soumis à l'influence peule étaient fort étendus :

Chaque pays ou chaque territoire conquis était rattaché administrativement à la province fédérée la plus proche ou bien ces territoires étaient partagés entre les provinces voisines. Les Chefs de ces dernières percevaient le tribut, intronisaient ou confirmaient dans leurs fonctions, au nom de l'Almaumi, les princes des pays conquis.
Ainsi le Sangala, le Niokolo et le Wontofa, conquis par les Almaami Ibrahima Sori Donhol Feela et Ahmadu Daara, furent rattachés à la province de Labé 1.
Au cours de cette période le Fuuta connut sa plus grande extension. L'étendue des pays conquis ou soumis à l'influence peule était plus grande que celle des neuf provinces fédérées, mais la population du Fuuta était plus nombreuse. Pendant que cette politique d'expansion se poursuivait au dehors, le Fuuta connaissait à l'intérieur des révoltes si violentes qu'elles ont failli abattre tout l'édifice du système "politico-religieux" instauré par les Peuls.

Note
1. Cf. Fonds Vieillard, docum. hist., Cahiers nos. 10, 21 et 33.