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Taariika / Histoire


Thierno Mamadou Bah
Histoire du Fouta-Djallon : des origines au XXe siècle

Conakry : Société africaine d'édition et de communication. 1999. 182 p. : ill.
Préface et notes de Djibril Tamsir Niane


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Chapitre IX
Règlementation des guerres

Jusqu'à la convocation du 2è congrès, chaque marabout agissait en maître dans sa circonscription dans le cadre du combat commun contre le fétichisine. Les expéditions qui furent organisées avaient le noble but de convertir les tribus à l'islamisme ou l'extermination des réfractaires. Ce travail, comme nous l'avons vu, fut couronné de succès. Le pays fut entièrement soumis aux conquérants foula.
Dès lors, il devenait nécessaire de définir les conditions dans lesquelles la guerre devait, dorénavant, être poursuivie. Avant de se séparer donc les chefs des diiwe arrêtèrent la déclaration suivante :

Il y a deux sortes de guerres :
D'abord, celle qui est officiellement déclarée et dans laquelle l'Almamy commande en personne l'armée. Dans ce cas, le congrès de Fougoumba est convoqué et un appel général est lancé à tous les hommes en état de porter les armes. Les fusils, la poudre, les pourres à feu ou les capsules sont distribués. Les vivres sont préparés à l'avance, sur divers points des routes à emprunter. Au moment d'entrer en action, l'Almamy ou son représentant dispose l'armée en rang.
Le Labé est placé sur le flanc droit.
Le Hore-Nano (Timbi-Touni, Koyin et Kollâdhe) occupe le flanc gauche.
Au centre marche l'Almamy et les guerriers de Timbo, Bhouria et Fougoumba.
Chaque groupe avance dans son ordre de bataille commandé par un chef qui a son étendard et sa tabala. Une avant-garde composée d'hommes les plus lestes et les plus braves précède le corps principal qui est flanqué de détachements d'éclaireurs. Pendant les combats, les femmes, les serviteurs et les blessés éventuels sont placés sous la surveillance des guerriers de Kébali, séjournent dans un camp construit à l'avance. Les corps de l'armée sont reliées entre eux par des cavaliers. L'armée avance, attaque, ravage et réduit à l'esclavage tous les ennemis capturés. Tous les hommes faits prisonniers alors qu'ils avaient l'arme à la main, sont mis à mort. Le butin que chaque diiwal gagne revient à ses guerriers. Mais un cinquième de ce butin est attribué à l'Almamy et une part spéciale est réservée au chef de diiwal.
En cas de défaite avec l'armée ennemie, les guerriers de Timbo et de Labé assurent l'arrière-garde.

Il ya ensuite la deuxième guerre qui est une expédition non officiellement déclarée par le congrès, mais seulement commandée par le chef de diiwal, sur autorisation de l'Almamy. Là, les guerriers attaquent par surprise un village ennemi, le pillent et réduisent ses habitants en captivité. Le butin est divisé entre les guerriers et l'Almamy qui prend le cinquième 1.

Note
1. Ainsi il y a deux types de guerres :