Conakry : Société africaine d'édition et de communication. 1999. 182 p. : ill.
Préface et notes de Djibril Tamsir Niane
Lorganisation judiciaire était basée sur le Coran et les Hadiths.
Auprès de l'Almamy, comme auprès de chaque chef de province (diiwal), un marabout fut installé pour rendre la justice entre les citoyens. Un bourreau fut affecté à Timbo et à Labé pour l'exécution des condamnés à mort ou pour procéder aux ablutions prescrites par les sentences.
Dans chaque misside, un tribunal présidé par un marabout ou un notable influent assisté d'un marabout, tous deux choisis par le chef, jugeaient les différends qui lui étaient présentés par les parties ou par le chef lui-même. Les parties avaient le droit d'interjeter appel devant le juge de la province. Le barème des peines étaient le suivant :
Pour la procédure, le juge se reportait aux livres de droit musulman. En ce qui concerne le droit civil, le juge appliquait le droit musulman (chari'a). Ce règlement fut suivi scrupuleusement pendant un bon moment. Mais lorsque les Almamys et les chefs se sentirent très forts et presque indépendants, l'injustice s'installa. Les justiciables furent soumis à des abus d'autorité et l'exploitation cynique du peuple devint la règle. La tâche primordiale de défendre le peuple fut totalement oubliée. Les intrigues, les luttes à main armée sévirent dans les familles régnantes et, à partir de ce moment le Fouta-Djallon connut des temps sombres, les plus sombres de son histoire.