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Tierno Muhammadu Samba Mombeya


Oogirde Malal — Ma'adinus Sa'aadati
Le Filon du Bonheur Eternel
Alfâ Ibrâhîm Sow, éditeur

Collection Classiques africains. Armand Colin. Paris. 1971. 202 p.


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I. Fimnde a — La Foi
1. Fii Haylilugol b — De la Shahâda

Si a hoyɗii ardin anndinagol
konngol liimaanu adaade lajal.

Reweteeɗo tanaa Allaahuc alaa.
Ko e Makko Muhammadu nanngi Nulal.

(Yo O juulu e makko O hisna mo haa
abadaa ko no woodani ɗum sowagol.)

Anndaa wajibiiɗed e liddu mu'um 20
e dagiiɗed e Laamɗo Siforɗo Kamal.

Anndaa yeru ɗum e Nulaaɓe me'en.
(Allaahu yo hisnu ɓe rokka malal).

Simtirɗoe mo anndaa ɗum o wa'ii
wa mo ɗomka si wuyɓi haɗee yarugol.

Warataake, jeyaaka e muumini'en;
himo reenira ɗum ƴiiƴam e halal.

Kala majjuɗo ɗum yo heɗomf, o nanay
kala kaɓɓe sorayɗe e ngol konngol.

Notes
a. Fimnde, prononcé finnde au Fuuta, provient du radical verbal fiɓ-: nouer, attacher.
b. Haylilugol est un synonyme savant de shimtirgol ou sintirgol dans le langage populaire.
c. Allaaha (V).
d. Kuuɗe est sous-entendu.
e. Simtirɗo (V).
f. heɗom est formé à partir de heɗo lam ; procédé poétique courant.

Dès l'âge de raison, commence par apprendre
la profession de foi 1 en attendant le terme.

Il n'y a point d'autre à adorer qu'Allah.
C'est de Lui que Muhammad a reçu le Message.

(Qu'Il le bénisse et lui accorde la grâce
éternellement, au point que cela se multiplie.)

Apprends les devoirs, apprends leurs contraires
et les actes qu'autorise le Souverain Tout-Puissant.

Sache avec cela la vie de nos Prophètes.
(Dieu leur accorde la grâce et les comble de Bonheur.)

Celui qui récite la Shahâda sans savoir, cela est pareil
à l'assoiffé qui se rince la bouche et qu'on empêche de boire.

Inutile de le tuer, mais il ne compte pas parmi les croyants.
Il sauve seulement son sang et ses biens légitimes 2.

Que celui qui ignore cela m'écoute. Il comprendra
tous les signes que cache cette parole.

Notes
1. La shahaada ou haylilugol, shimtirgol ou encore sintirgol dans la langue populaire est la profession de foi islamique, celle que tout le monde connaît par cœur. L'auteur en donne l'énoncé et la traduction poétiques dans les vers 17 et 18.
2. Tierno Muhammadu-Samba fait allusion, dans ce vers, à l'insurrection musulmane au Fuuta-Jaloo et aux expéditions guerrières encore fréquentes de son temps. On ne peut tuer ou piller que les non-musulmans. Tout musulman connaît la Shahâda et sait la réciter en toute occasion. Il sauve ainsi sa vie (son sang) et ses biens. Tous ceux qui ne la répètent pas convenablement ne sont pas musulmans et la loi ne les protège pas. Ils peuvent alors être pillés, mis à mort ou réduits en esclavage.

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