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Taariika


Almaami Yaya (1840-1845)
9è Almami. Alfaya


Lorsque les Soriya reprirent le pouvoir des mains des Alfaya, deux candidatures se présentèrent devant eux pour succéder à l'Almamy Abdoul Gadiri. Yaya, fils d'Almamy Sory Mawɗo et son neveu Amadou, fils de Hamidou. La candidature de Yaya fut soutenue par les anciens et celle d'Amadou par les Jeunes. A la suite d'une campagne très active, Amadou l'emporta sur son oncle Yaya. Mais son élection fut invalidée car le père d'Amadou ne fut jamais Almamy du Fouta. Or, à cette époque, cette condition était essentielle. Finalement, Yaya monta au trône. Il y resta pendant deux ans, dans la quiétude, car rien ne troubla son commandement. Mais en 1840, le parti alfaya prépara une offensive contre lui. Almamy Boubacar mo Bademba vint de Dara avec ses troupes, pour le chasser de Timbo après une rude bataille.
L'Almamy, retiré dans son village de culture, y mourut un an après.
Pendant son règne, il nomma à Labé Modi Ibrahima, surnommé Modi Hima, fils de Modi Mamadou Dian. Ce chef, peu actif et n'ayant pu donner satisfaction, fut révoqué et remplacé par son neveu, Alfa Saliou, fils Modi Abdoulaye mo Wôra.
Alfa Saliou fut un chef très courageux et très audacieux. Quand il prit le commandement du Labé, il lança le slogan suivant à ses frères restés dans le Wôra « La tête d'un homme qui n'a pas porté le turban de chef, est une termitière. » Ses frères lui répondirent : « Une bouche qui n'a pas consommé du riz, est une caverne. »
Son autorité sur le pays fût tellement grande que les chroniqueurs dirent de lui : Suka suusa, mawɗo ɓadataako (le jeune ne l'affronte pas et le vieux ne l'approche pas).
Il participa à plusieurs guerres engagées par les Almamys et en organisa lui-même. Il lança la campagne de Wouyoukâ, dans le Sangaran. Il attaqua le Bélédougou, le Guignoré, Madina-Kouta, Kondondi et Konkodou. Partout, il fut victorieux. Il resta chef du Labé jusqu'en 1847, date à laquelle l'Almamy Oumarou le révoqua et le remplaça par Modi Hâtimou, fils de Modi Mamadou Dian. Mais ce dernier, incapable, fut révoqué à son tour, un an après. Ce fut son prédécesseur le nommé Alfa Saliou qui lui succéda, car l'autorité de celui-ci était plus grande. Mais, Alfa Saliou ne tint plus que pendant un an. Il mourut en 1843, laissant comme enfants :

Tous trois furent, par la suite, chefs du diiwal de Labé.

Sources
1. Thierno Mamadou Bah
2. Thierno Diallo
3. Louis Tauxier
4. Joseph Harris