Conakry : Société africaine d'édition et de communication. 1999. 182 p. : ill.
Préface et notes de Djibril Tamsir Niane
Durant les siècles qui suivirent la dispersion des pasteurs de la Basse-Egypte, ces tribus se développèrent tout en conservant leurs mœurs pastorales et leurs coutumes ancestrales, au détriment de la religion musulmane 1. Leurs animaux, toujours à la poursuite du bon pâturage dans un pays aride, étaient constamment en mouvement. Les peuplades qu'ils trouvaient sur leur chemin leur créaient toujours des ennuis à la suite des déprédations sur leurs cultures. Ainsi se trouvèrent-ils dans l'obligation de se mouvoir fréquemment dans l'espoir de rencontrer plus loin un endroit plus accueillant. C'est ainsi que les uns rejoignirent à nouveau les bords du Nil pour poursuivre la route vers le sud. Par contre, d'autres prirent la direction du sudouest. Ceux du Sud, descendant le Nil, se dispersèrent par la suite à travers l'Afrique Centrale. Ceux du Sud-Ouest traversèrent la Libye, en nomadisant à travers l'Afrique du Nord. Un point de rassemblement les fixa, plus tard, dans le Tichit, dans le Sahara marocain.
C'est là que le métissage avec les Berbères, les Maures ou les Sarakolé commença 2.
Notes
1. En réalité, l'islamisation des Peuls ne commence qu'au XVIe siècle au plus tôt. Des groupes de Peuls islamisés du Macina émigrèrent au Fouta-Djallon à la fin du XVIIe siècle. Ce sont leurs descendants qui déclenchèrent en 1727 la Jihad, qui allait créer l'Etat théocratique.
2. Le mélange des Peuls et des Sarakollé eut lieu sous la dynastie des Kaya Maghan (Souverains de l'Empire du Ghana) vers le IIe et IIIe siècle après J.-C. Les traditions sarakollé ou soninké mentionnent abondamment ces contacts. (Cf, Les traditions orales du Manding, Bamako II, Niamey, Récit de Diarra Sylla, Fondation SCOA, Arsan, Paris, 1987.