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Tierno Muhammadu Samba Mombeya


Oogirde Malal — Ma'adinus Sa'aadati
Le Filon du Bonheur Eternel
Alfâ Ibrâhîm Sow, éditeur

Collection Classiques africains. Armand Colin. Paris. 1971. 202 p.


       Table des matieres      

II. Fii Dewe Diina — De la Loi religieuse
6. Fii Kirse. — De l'Égorgement.

Kala huunde ko hirsaa, jeyde alaa
e nde hikkori huunde e foofirugol

jiha hoore walaw si ko daa'irawel;
si waɗaali ko jiibe waraa taƴoral;

ko wa non waɗajuuji si heddike, huu-
nde e majji taƴaali ko jiibinugol.

Sartaama e kirse me'en taƴugol 215
bul'uuma, ko ngol woni ɓennirgol.

Hayawaanu ko ngol ɓennirta njaram
e ko nyaamata fow, laatoo ne'agol.

Si rewii hulquuma no lorra, wonay
farkaare e sonndere maa saragola.

Si ngo'ol saragol a ko e nder hoƴugol
waɗi, xaalibi oon hawray e lajal.

Hirsoowo si ɓantii junngo mu'um
haab ɓooyi, dagortaa timminugol

si tawii ko o hirsi arannde waray; 220
si wanaa ɗum ƴamrete fuɗɗitagol.

Dagagol no e sarti to fuɗɗitagol,
yo o bismo o ardina anniyagol.

Laɓi kirse si ɓowru mo sorni ki ley
ɗaɗi ɓanti, no harmira fuɗɗitagol.

Yo o welnu ki nokku to kol yi'ataa;
kol leptotoc yurma si won ɓadagold

Si ko leeɓi o weenya o hentina ɗum.
Si sokaama o hirsira yaccinagole.

Guri jiibe si hoppa, yo warref ndiyam. 225
E ko yoori e nyamrig, wanaa juulgol.

Guri takke si hirsa yo juulire haa
si wonaa hoppaaɗi e soodidugol.

Suddiiɗo e gorko yo hirsu si ɓen
resindirte no wondi e faltinugol.

Wata faasiqi hirsu si qubbo dagii;
hayliiɗo no hirsa, e joom-lonngal.

Si ko maccuɗo annduɗo hirsi, yo nyaame,
waɗaama to Suudaaniyyu Xalil.

Si ko gujjo e jattuɗoh hirsi, si taw 230
ko ɓe annduɓe, ɗum dagorii wa halal

si ko joomum hewraai maa ɓe yoɓii.
Si wa'aali wa non, wonataa dagagol.

Yo o faandor Qibla to ɓannge nano
si ko nannano, ɗum ko wa lahdinagol.

Wano lizmori innude Alla si hirsa,
mo annditi waawi e anniyagol.

Si o accir gejji, o ronkiri ɗum,
no dagii, si o faandi, ko jiibinugol.

Nami woo no o inniri Alla yonay. 235
No suɓaa bismaade e habbirugol.

Kono janngirtaake no worrij ek hoore
Simoore to Deftere Joom-Senagol.

Yurmeende e lepte ɗe hawtitidaa.
Hirsoowo no leptira barminugol

si no dilla no foofude haa si lo'ii,
si warirɗe si'aa, haɗataa dagagol.

Wa si lunka si talli si ɗeɗɗa si duɗɗi,
si takke ŋatii, taƴanaa daɗugol.

Si a lamndi warirɗe, ko kulle jowi, 240
gootel si'ungel, hawray e lajal.

Ma mi limtana on ɗe si Alla yiɗii,
to ɓadii tuma haalu-mi fii lohagol.

Yaka-seede mo majji ɗu'um nde o hirsa
o nyaamina juulɓe haram, yo o hul

Si'inirɗo warirɗe mbaroodi fetel,
wata hirsu, ko jiibe, wanaa lohagol

Wa si lancike ngaandi e cewɗi taƴii,
wadajuuji e lenko, yulii tetekol,

ko ko maayi o hettata daande mu'um 245
Wata nyaamir ngol hirsinkinagol.

Sabu kirse ko nguurndam shar'inanaa.
Si warirɗe si'ii, feƴƴii nafugol.

Aaden mo warirɗe mu'um si'inaa
warataake! mo renndiri oon tewagol

o waraali mo nguurndam nyiiɓani ɗum.
Yo o lepte o yannginiree yoɓugol.

Karambol ɓantaama wa jooni e oom,
si o zunpii maa si o huwwu dewal.

Sabu kellefuyee ɓooraama e makko 250
e nguurndam, ɓaawo ngo'ol si'ugol.

Si o war, si o barmin juulɗo, wonay
Hadarun, woni kawral maa tewagol.

Si a taski ɗu'uml e ko jantino-ɗen
to mbaroodi fetel, a taway ko dalil.

Sabu njamndi ko welndi lahortee, maaya
dagoo; e rawaandu, kural kenƴal

mo no annditam innude Alla si wurta
no waawi, yo waddua e anniyagol.

Ko e ɗi' gimi yimɗo ɗi mooɓtani ono
nyaawooje ko hirsaa maa lohagol. 255

Toranee mo e fii ko o danndiri on
daktindep ko harmi, to Alla malal.

Dagtinɗo ko harmi, sumay ƴawataa,
ko o fennuɗo Deftere Joom-Senagol!

e Hadiise Nulaaɗo me'en ! (Yo o his)
ko wanaa si o tuubu adaade lajal.

Kala jaɓɗo ɗu'um o daɗii, mo salii
ko o selɗo ɗatal, alanaa mo dalil.

Kala ndaarɗo fawaakihu annday ɗum 260
ɓattaakiq fenaande e shikkitagol.

Kala yedduɗo goonga darorɗo dalil,
nimsay tuma nimse alaa nafugol.

Note
a. sharagol (V).
b. faa (V).
c. leppoto (V).
d. ɗum ɓadi kol (V).
e. yaccinugol (V).
f. waɗire, waɗre, warre.
g. nyaɓiri, nyaɓri, nyamri.
h. jaɓitudo, jaɓtudo, jattudo.
i. hewraa devient heɓraa dans le manuscrit (B).
j. woniri, wonri, worri.
k. to (V).
l. taskodu ɗun (V).
m. annditi (V).
n. waɗidu, waɗdu, waddu.
o. Ko e nder ɗi'i gimi yimɗo ɗi mooɓtani en (V).
p. dagtinde (V).
q. ɓaditaaki, ɓadtaahi, ɓattaaki.

Tout ce qu'on égorge, on ne peut en disposer
qui n'appartienne encore aux êtres qui respirent

par la tête, à moins que ce soit pour cause de maladie.
Si tel n'est pas le cas, ce qu'on tue est charogne, c'est sûr.

De même quand subsistent les artères cervicales,
quand rien en elles n'est coupé, c'est de la charogne.

Ce n'est pas un devoir, dans notre égorgement,
de couper l'œsophage qui conduit les aliments.

Les animaux, c'est par lui qu'ils avalent les boissons
et tout ce qu'ils mangent afin de se nourrir.

Si le passage se fait par la trachée artère, on en souffre.
Il y aura entrave, toussotement, étouffement.

Si l'étouffement, quand on vous fait boire
arrive, la respiration alors, coïncide avec le terme.

Lorsque celui qui égorge relève la main
pour longtemps, continuer n'est pas licite

si ce qu'il a déjà égorgé peut tuer.
Si tel n'est pas, recommencer s'impose.

C'est licite en droit, quand il recommence,
de dire « Au Nom d'Allah » après l'intention.

Le couteau qui égorge, s'il glisse quand on l'engage
sous les vaisseaux cervicaux et relève, recommencer est illicite.

Qu'il l'aiguise en un lieu où l'animal ne voit pas.
Il en souffrirait piteusement si c'était près de lui.

S'il y a des poils, il faut les écarter pour dégager.
Avant qu'ils se referment, avec hâte égorger.

Les peaux de charogne, qu'on les tanne à l'eau.
La peau tannée à sec ou la peau d'un lion, on ne prie pas sur elles.

La peau d'un félidé égorgé, on priera toujours sur elle
à moins qu'elle soit tannée ou qu'elle soit achetée.

La femme ou l'homme peut égorger. Quand ils
sont mariés, c'est indifférent.

Que n'égorge pas l'hypocrite, quand le véridique le peut;
l'étranger égorgera de même que l'impur.

Quand un serviteur instruit égorge, c'est mangeable.
Cela se trouve dans le Soûdâni de Khalil.

Quand un voleur et un brigand égorgent, s'ils
sont instruits, cela est licite comme du légitime

si on l'acquiert avec le propriétaire ou s'ils ont payé.
S'il n'en est pas ainsi, cela n'est point licite.

Qu'on envisage la Qibla vers sa gauche
quand on est gaucher, c'est pareil pour la mise en tombeau.

De même, c'est l'habitude d'invoquer Dieu avant d'égorger,
quand on se rappelle et le peut d'intention.

Quand on l'omet par oubli et ne peut faire cela,
c'est licite; quand on le fait exprès, c'est de la charogne.

De quelque façon qu'on invoque Dieu, cela suffit.
On a choisi de dire « Au Nom de Dieu » ou « Dieu le plus Grand ».

Mais on ne doit pas lire comme c'est écrit en tête
des chapitres du Livre du Très-Haut.

Pitié et tortures sont incompatibles.
Celui qui égorge, torture par blessures

quand l'animal se déplace et s'épuise avant que suintent
ceux qui tuent; cela n'empêche pas d'être licite.

De même quand on l'assomme, qu'il roule sur le sol, qu'on l'étrangle,
qu'il se heurte, qu'il est griffé et ne peut en survivre.

Si tu interroges au sujet de ceux qui tuent,
ce sont cinq organes dont un seul qui suinte entraîne le trépas.

Il faudra que je les énumère pour vous, si Dieu le veut,
lorsque je parlerai au sujet de la chasse 1.

Que prenne garde qui ignore cela! d'égorger
l'illicite et d'en nourrir les fidèles, qu'il craigne!

Celui qui d'un fusil fait suinter ceux qui tuent un gibier,
qu'il n'égorge pas 1 c'est de la charogne! ce n'est pas une chasse.

Quand le cerveau s'éparpille, que les intestins se coupent,
que les artères cervicales, la moëlle épinière et le gros intestin s'écoulent,

C'est d'un animal mort qu'il tranche ainsi le cou !
Ne te nourris pas de ce semblant d'égorgement !

L'égorgement, en effet, est l'attribut d'une vie.
Quand ceux qui tuent ont suinté, cela n'est plus utile.

Bien sûr l'être humain dont ces organes ont suinté
ne se tue pas ! Mais celui qui délibérément l'achèverait

n'eût point tué quelqu'un dont la vie était stable.
Qu'on le fasse souffrir et le fatigue d'amendes.

La plume des Anges est dès lors relevée sur cet homme
même quand il pèche ou accomplit le devoir.

La responsabilité, en effet, lui est retirée
en même temps que la vie après ce suintement.

S'il tue ou blesse un fidèle, ce sera par Décision
divine, que cet acte soit involontaire ou même délibéré.

Si avec cela, tu compares ce que nous avons cité
sur le gibier et le fusil, tu verras que c'est juste.

En effet, c'est avec le fer tranchant qu'on égorge
pour tuer licitement. Pour le chien de chasse et la balle sèche,

celui qui se rappelle, qu'il invoque Dieu avant de les lâcher.
Et lorsque c'est possible, qu'il le fasse avec intention.

C'est dans ces vers que pour vous l'auteur a réuni
les lois sur l'égorgement et les lois sur la chasse.

Pour lui qui vous préserve ainsi de rendre licite
ce qui est illicite, demandez le Bonheur à Dieu.

Celui qui rend licite ce qui est illicite, brûle et n'en sort pas.
Il a démenti en effet le Livre du Très-Haut

et les hadîths du Prophète (Qu'il ait le salut)
à moins qu'il se repente avant le terme.

Quiconque accepte cela est sauvé. Qui refuse
a quitté le chemin, est dépourvu de loi.

Qui examine les devoirs verra que cela
ne voisine pas l'erreur, ne voisine pas le doute.

Qui contredit la vérité reposant sur la loi,
regrettera quand les regrets ne serviront plus à rien.

Notes
1. Cf. vers 244 selon lequel les cinq organes de la mort représentent le cerveau, les intestins, les artères cervicales, la moëlle épinière et le gros intestin.

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