Classiques Africains. Paris. Julliard. 1966. 375 p.
Ee geddo wii a gaynaali
53
Mayde aray nde tultaali
Kure mayde andu woopaali.
Ɗen woopataa ɗe tundaali
54
Hay gooto jaa ɗe wooraali
Ɗen accataa ɗe accaali.
Hay gooto jaa ɗe ronkaali
55
Kaafaaje mayɗe mettaali
Mbelndiiji mayɗe kornaali.
Hay gooto mayde ronkaali
56
Ɗen ronkataa mo gerdaali
Nawnaare mayde buttaali.
Ɗeɗɗere mayde lewñaali
57
Yaagol to ngayka ñakkaali
Niwreeji qabru nurɗaali.
Hentaaki wayru jalbaali
58
Landal to qabru tultaali
Landitotooɓe majjaali.
Gilɗiiji mayru haaraali
59
Ɗin yondinaaki meeɗaali
Sawteende mayru fanɗaali.
Mbelndiiji mayde tayraali
60
Heegeeji mayde fanɗaali
Haa ummital ɗi accaali.
Hay gooto jaa a yewtaali
61
Yaagol to Saami gaalaali
Firtaaki wayru fuuyaali.
Naangeeli Saami ɓuttaali
62
Kulaleeji Saami fanɗaali
Jaa mandakeeji feccaali.
Kuuɗe dewal si ɗuuɗaali
63
Jaa kuuɗe bonɗe hayfaali
Si taw kuuɗe bonɗe fanɗaali.
Andaa haray a gaynaali
64
Sinda si bonɗi ɗuuɗaali
Hara kuuɗe bonɗe njanɗaali
O rebelle, tu peux dire que tu es perdu !
La mort viendra, irrévocablement elle viendra.
Les balles de la mort, sache-le, elles ne manquent pas leur but.
Ce sont des balles qui ne ratent pas, qui ne se détournent pas de leur route.
Il n'est personne, hélas, personne qu'elles évitent,
Personne qu'elles épargnent, elles qui n'épargnent point.
Personne, hélas, personne qu'elles manquent.
Les sabres de la mort ne s'émoussent pas,
Ses lames affilées ne se rouillent pas.
Personne que la mort manque.
Elle ne manque personne, inutile de se débattre.
La mort est un mal incurable.
L'étranglement de la mort n'est pas doux.
Descendre dans le trou est irrévocable.
Aucune lueur n'éclaire les ténèbres du tombeau.
La lumière, en effet, ne les vient pas dissiper.
L'interrogatoire, au tombeau, est inévitable.
Et ceux qui y interrogent n'ignorent rien.
La vermine de la tombe est, insatiable.
Elle ne renonce pas à ses désirs.
La solitude du tombeau est immense.
Le sabre tranchant de la mort est inaltérable.
Dans la mort, les privations sont immenses.
1 usqu'à la résurrection, elles ne laissent pas de répit.
Personne, hélas, avec qui converser.
Aller là-bas, dans [la plaine de] Sâmi est inévitable.
On ne s'en délivre pas, ce ne sont pas des liens lâches.
Les soleils [de la plaine] de Sâmi, eux, ne sont pas frais.
Les terreurs [de la plaine] de Sâmi, elles, sont immenses.
Hélas, les balances, elles, ne départagent pas,
Si les œuvres de foi ne sont pas abondantes ;
Hélas, le poids des mauvaises actions n'est pas allégé
A moins qu'elles ne soient que fautes vénielles ;
Sache que ta perte est assurée.
Mieux vaut que les fautes ne soient pas abondantes
Et que les mauvaises actions ne soient pas graves 1.
Note
1. Ce texte, extrait du Fonds Gilbert Vieillard (IFAN, Dakar), a été transcrit de l'ajami pular et traduit par Mme Christiane Seydou Amadou qui voudra bien accepter ici nos remerciements.