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Tierno Muhammadu Samba Mombeya


Oogirde Malal — Ma'adinus Sa'aadati
Le Filon du Bonheur Eternel
Alfâ Ibrâhîm Sow, éditeur

Collection Classiques africains. Armand Colin. Paris. 1971. 202 p.


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III. Fii Ɗatal Diina. — La Voie Religieuse
1. Fii Sadaaqu e Dokke. — Des Dots et Donations

Wata jattu sadaaqu mo gennda teŋaa.
Kala huwwuɗo ɗum o taƴii dewgal.

Nyamliiɗo sadaaqu mo rokkitataa,
ko fasaadu o innata ɗum dewgal.

Masmuunu mo rentini ɗum e saman, 335
ko o firtuɗo coggu, ko mi dewgal.

Si ko yeeyuɗo maa si ko soottuɗoa oon,
to desal e to coggu, no sella misal.

Ƴameteeɗo no yeeya, ko resɗo mo oon
woni soottuɗoa; fahmu ɗu'um to desal.

Sabu bul'u ko sil'a, to debbo saman;
ko sadaaqu to zawju e wustondiralb;

Ko wanaa ko o ƴetti o sakkor maa
fii Alla, yo ɓuuɓane ngal dokkal.

Sadaqaaji e dokke, ko fanndinugol 340
timmirta walaw shic ko jaggitugol.

Si a fanndinu hooti to rokkuɗo ton,
aditaade hitaande bonii tamugol.

Si o maay, si o fallisa, maa si o nyaw,
nyaw maayde, tamaaka, haɗii wulagol;

ko wanaa si ko nyawɗo, si'ay to sulus;
si wanaa rokkaaɗo, ko joom-ronugol

ko wanaa genndiiko e ummu-walad;
aldaa mo e ɓen ɗiɗo fanndinugol.

Ko wa non fawtiiɗo sadaaqu ɓiyum, 345
bonataa si o maay ko adii tamugol.

No to Tuhfa, ko nihla ɗu'um wi'etee;
hatojintaa faade e fanndinugol.

Rokkaaɗo si maay heɓtaali, tamay
ndono makko to rokkuɗo, joom-cellal.

Kono baaba si rokkii biɗɗo tokooso,
yo faandin haa tuma hellifegol.

Si ko bonnata dokke yanii, bonataa
sabu fanndugo makko wonii tamugol.

Si ko yumma bonay si ko bonna yanii, 350
wano maayde e jawdi e fallisugol.

Ngal dokkal, baaba no ƴettita ɗum
si nyamaande waɗaali, e resrude ngal,

maa maayude maa nyaw maayde ; ɗu'um
si waɗii, daganaaki mo ƴettitugol.

Wano yumma e ɓiɗɗo tokooso si baaba
no wuuri si yutmii hertora ngal.

Note
a. soodituɗo, soodtuɗo, soottuɗo qui se dit sottuɗo dans le langage parlé et que, d'ailleurs, les copistes et scribes avaient reproduit sous cette forme orale.
b. wushtondiral (V)
c. si (V).

Ne reprends pas la dot dont l'épouse est pourvue.
Celui qui fait cela a rompu le mariage.

Celui qui dote à crédit et ne paie pas cette dette,
c'est un rien qu'il nomme ainsi mariage.

L'acheteur, à prendre cela comme prix,
a rompu le marché ; c'est pareil en mariage.

A propos du vendeur, à propos de l'acheteur,
mariage et marché peuvent se comparer.

La demandée est vendeuse, l'épouseur
est acheteur ; sache cela du mariage.

Car le sexe pour la femme est marchandise et prix.
C'est la dot pour l'époux, c'est le prix pour l'échange.

Excepté ce qu'elle prend et t'attribue
pour l'amour de Dieu, que te laisse froid la dot.

Dots et donations sont consacrées
par livraison de fait sauf en cas de violence.

Si le don livré retourne au donateur
avant que passe un an, c'est mauvais de reprendre.

Si le donataire se ruine, tombe malade ou meurt
de maladie sans qu'il y ait retrait, cela n'est plus possible.

Cependant, quand il est malade, le tiers lui revient.
A défaut du donataire, c'est pour ses héritiers

qui ne soient ni l'époux ni la ummu-walad 1.
Entre ceux-là et lui, le don n'est pas livrable.

De même, celui qui doit doter un fils, cela
reste valable s'il meurt avant de remettre cette dot.

C'est dans la Tuhfat 2, cela s'appelle nihla.
La livraison peut se faire, elle n'est pas nécessaire.

Quand meurt le donataire sans recevoir le don, son héritier
le prendra auprès du donateur encore en bonne santé.

Mais quand le père donne à son enfant mineur,
qu'il le lui livre jusqu'au temps de sa majorité.

Si une raison d'annuler survient entre-temps, elle n'annule pas
ce don puisqu'au donataire la livraison est faite.

Si c'est pour sa mère, le don s'annule quand survient une raison
annulante comme la mort par exemple ou la ruine matérielle.

Une telle donation, le père peut la reprendre
s'il n'y a pas eu endettement ou usage pour dot,

s'il n'y a pas eu décès ou maladie redoutable.
Si tout cela s'est fait, reprendre n'est plus licite.

De même, à la mère de l'enfant mort ou malade incurable,
doit revenir le don quand le père vit encore.

Notes
1. Ummu-walad désigne, en droit musulman, « la femme-servante qui a engendré un enfant pour son maître ».
2. La Tuhfat ou « cadeau offert aux magistrats sur les difficultés des actes et des jugements » est l'œuvre du docte Abû Bekr ibn Âcim, cadi de l'Andalousie et de Grenade.

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