Kala sooduɗo jaahu mu'um morawol,
ko wa nannguɗo coggu gimol e gamol;
wano nanngude jawdi e ɗowtitugol 480
mo kulol heɓi arduɗo faɓtinagol.
Si o haalu ko fannda, yo annde wonaa.
Ko saman ko o hoolori ngol tefugol.
Ko wa non kala huunde ko nanndi e ɗum
e ko huuraa jaahu e wellitugol.
Toro Jooma O rokke, ko Kanko jogii.
Wata daɓɓir arsike bay danyugol;
sabu arsike hertortaa dagagol;
eno hen ko anyaa e haram e halal.
Kala huunde nde wuuruɗoa naftora ɗum, 485
ko nde arsike makko e wellitugol.
Wata rew ɗate Mu'tazilaabe e fii
ko ɓe innata arsike woo ko halal.
Ɓe wi'ay kala nyaamuɗob jawdi tanaa,
ko o nyaami ko arsike makko jeyal.
Si ko neeɓbude arsike ma' hodu maa,
ko maran maa Jooma daɗii bonugol.
Himo hertori anndudec maslaha ma'.
Kala ɗum hi Mo hasbi e firlitugold
Himo wakkili Miikaa'iilu e ɗum, 490
yo o si'nu o senndira fow etugol.
Wata tuhmir Jeyɗo ma ruttanagol
ko O rokkiri fadlu e yonndinagol.
Sabu haa e tagaaɗo si rutti, wa'ii
wa rawaandu nde tuuti e dekkitugol.
Ko O winndani bonɗo e moƴƴo s'iay.
Kono janngo, ko lepte e warjoyagol.
Ko ko arsike ɗaɓɓata neɗɗo mu'um
ɓuri sattude ɗaɓɓitugol mo lajal.
Ko lajal yaccii kala arsike fow 495
hewtay joomum si jilooe mo lajal.
Aditaade e woodude Alla wi'ii
Hi Mo hoddiri arsike ma' e lajal.
Giɗo waawaa ɓeydude arsike ma,
ganyo waawaa ɗuytude ɗum, taƴoral.
A adortaa saa'a, a yawtirtaa
yeru leppitagol si arii ma lajal.
Mo no woodine wuurne o maayne alaa,
mo no duncane lorra o pooɗa danyal,
mo no malnoye malkise janngo alaa, 500
ko wanaa Heerorɗo Sifaaji Kamal,
Geno Waawɗo Mo Ronkitataa Re'ataa,
Senayee wonanii Mo azal e ajal.
Wata dammbe e koogu e jawdi hode!
Kala huunde ko fuɗɗi, ko joom-re'ugol.
To Nulaaɗo e laamɓe adiɓe woni,
heeferɓe e juulɓe, nabii ɓe lajal.
Wata heewde dewal maa ganndiɗugol
hode! anndu ko Alla bagorta malal.
En moolike Alla e jarrabuyee, 505
bonugol timmoode e wattitugol.
Anndaa Barasiisa e Bal'ama maa
Ibliisa, no fellitanaa sumugol;
haɗanaali ɓe ɗum laataade no fooli
zamaanu mu'um ganndal e dewal.
Joomam mehiran men goopi amen
yurmeende e fadlu e heewde munyal,
e tefoore Nulaaɗo Suɓaaɗo; ko ɗum.
men jortori daɗdef e heddeg malal.
Men sokminorii Siiwaaɗo, kabii 510
ardinɗo Yiɗaaɗo, ko joom-daɗugol.
Sow juulde e makko, sowaa kisyee
ko alaa hasboore alaa re'ugol.
Notes
a. ko wuurɗo no (V).
b. laamɗo (V).
c. addude (V).
d. firlitagol V).
e. lojoo (B) ! Le radical loj- signifie “avoir une poussière dans l'œil”. Le scribe du manuscrit (B) a commis une faute de sens en remplaçant jil- (empoigner) par loj-. Mais les deux mots jiloo et lojoo ont une même valeur poétique.
f. daɗude, daɗde, dadde.
g. heɓude, heɓde, hedde.
Quiconque achète sa gloire d'un seul bout de fil
est pareil à celui qui se fait payer pour le chant et la danse,
ou qui accepte des biens pour raccompagner
celui que la crainte inspire et vient chercher secours.
S'il dit que c'est un cadeau, qu'on sache que ce n'est point cela.
C'est le prix du courage que lui vaut cette défense.
C'est pareil pour toute chose qui ressemble à cela,
pour tout ce qu'on fait par désir de gloire; c'est certain.
Demande à Allah, Il t'en donnera, c'est Lui qui possède.
Ne recherche pas la fortune pour en avoir à tout prix.
La fortune, en effet, n'est pas que licite.
On y trouve du détestable, de l'illicite, du légitime.
Tout ce qui est utile à l'être vivant,
est sa chance à lui, c'est certain.
Ne suis pas la voie des Mu'tazilites 1
qui prétendent que toute chance est légitime;
qui disent que quiconque mange le bien d'autrui
mange ainsi sa chance, sa propriété à lui.
Si le retard de ta chance te surprend,
ce qu'Allah t'a gardé reste hors de l'outrage.
Il est seul à connaître la part qui est tienne.
Tout ce qui t'appartient, Il t'a prescrit de l'avoir.
Il a confié à Michel la charge
de l'attribuer, le partager sur mesure.
Ne soupçonne pas ton Maître de reprendre
ce qu'Il accorde par générosité et consentement.
Même le mortel, en effet, s'il reprend ce qu'il accorde,
est pareil à un chien, qui rend et qui ravale.
Ce qu'Il a écrit pour le bon et le méchant s'accomplit.
Mais demain, il y aura châtiments, il y aura récompenses.
La chance recherchant son homme le retrouve
plus difficilement que le trépas qui le cherche.
La mort a beau se presser, toute chance
à son homme parvient, avant que le trépas l'enlève.
Avant que tu existes, Allah a dit qu'Il
t'a décrété la chance, t'a décrété la mort.
L'ami est incapable d'augmenter ta chance.
L'ennemi est incapable de la diminuer pour toi, c'est sûr.
Tu ne précèdes pas d'un instant et ne survis pas
le temps d'un coup d'œil à la venue du terme.
Qui te fait être, vivre et mourir n'est point ;
qui te soulage des souffrances et accroît tes avoirs;
qui te fera bienheureux, te damnera demain n'est point
excepté l'Unique, Qualifié par les Attributs de la Perfection.
L'Éternel, le Puissant, l'Inlassable, l'Infini !
Le sublime est pour Lui en ce monde et dans l'autre.
Que la noblesse, le pouvoir, la richesse point
ne te trompent! tout ce qui commence a son terme.
Les Prophètes, les rois des temps passés, fussent-ils
païens ou croyants, les a emportés le terme.
Que l'abondance de religiosité et d'instruction point
ne te trompe! Sache que le Bonheur est une grâce d'Allah.
Puisse Allah nous préserver des épreuves,
de la mauvaise fin, du changement du bien en mal.
Sache que Baracîs, Bal'ama
et Iblîs brûleront c'est sûr.
N'empêche qu'ils surpassaient leur
temps en sciences et en œuvres.
Seigneur, efface-nous nos fautes, pour
Ta compassion généreuse, Ta clémence accomplie,
pour la défense du Prophète, Ton Élu. C'est pour cela
que nous espérons être sauvés et comblés de Bonheur.
Nous nous en remettons au Filtré, Ton Bien-Aimé
à faire de lui son guide, on recoit le salut.
Multiplie les bénédictions sur lui, multiplie la grâce,
multiplie-les sans révocation et sans fin.
Notes
1. Les Mu'tazilites professent la doctrine de l'i'tizdl et se trouvent à mi-chemin entre la foi et l'incrédulité. Ils appartiennent à la fameuse école théologique connue sous le nom de dogmatique spéculative.