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Alfâ Ibrâhîm Sow (éd.)
La Femme. La Vache. La Foi. Ecrivains et Poètes du Fuuta-Jalon

Classiques Africains. Paris. Julliard. 1966. 375 p.


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Cerno Jaawo Pellel
Waajorɗi jiyaaɓe wonɓe e rewde wurɗo mo maayataa — Conseils aux sujets fidèles du Vivant qui ne meurt pas (suite)

Sabu ɓen ko janguɓe faami huuri dewal, alaa 176
hattirde ɗun. Hiɓe huɓɓi nuuru mo roccataa.

Nee Moodi Ahmadu laata lewru geɗalɓe ɓen 177
woni koode jalbuɗe takko mayru, ɗe miwɗataa.

Hiɓe moƴƴi needi, heɓaaki ɓurɗo ɓe Fuuta fow 178
ne'agol e yankinanaade diina, ɓe yaggataa.

Awa Moodi Ahmadu kan taƴirno zamaanu mun, 179
hino juula hoora, farilla matta o heddataa.

Yaa Alla yaafo mo yarloɗaa, rokkaa malal! 180
barkeeji mawɗi rufaa e zurriya oo fataa

Awa jooni non miɗo yaade Juntu, mi hewtoyay 181
sagataa no ton, jon nuuru huɓɓuɗo, roccataa.

Mido yottoroo Hollaande-Biiba ka naatugol, 182
si mi feƴƴa non ga misiide maɓɓe, mi jaasataa,

Fii hiwrondirgol an e mawɓe misiide nden, 183
juulooɓe waqtu e fewndo makko, o dirtataa.

Sagataa mo innu mi on no jannude julɓe ɓen 184
ka misiide ɗon, kala fannu gande o heddataa.

Annoora makko no huɓɓi jalbi wa naange nii, 185
mo no jalbi nuuru, nde fonti deftere ronkataa.

Himo moƴƴi kuude wa inde makko o noddiraa, 186
o wi'aama Saalihu Cerno Mammadu, lurrataa.

Awa jooni non, yo Ñagantu tolnu mi hewtoyay, 187
fii tulde gandal ngal, mi haala ko wortataa.

Nden tulde ton ko ngayuuri faamundi kanɗe fow, 188
luxa non o foolir ɗun e Fuuta, no fellitaa.

Shu'araa'u Sitti, ɗe wancinaama ka fondo oo, 189
e ko hedditii e luxaaji, gande ɗe huuɓataa.

Jon inde moƴƴere Shayxunaa Alqaasimu, 190
Allaahu inni mo nden, yeɗii mo ko lannataa.

Ses enfants, en effet, ont étudié, compris et pratiqué la foi sans
Aucune limite. En eux s'allume une lumière qui ne s'éteindra pas.

Effectivement, Moodi Ahmadu semble être une lune ! Et ses enfants,
Comme des étoiles lumineuses, autour d'elle gravitent et ne pâliront pas.

Ils sont bien éduqués. Il n'y a pas mieux qu'eux dans tout le Foûta
Pour la bonne éducation et la soumission à la Religion. Ils ne seront pas rebelles.

Et Moodi Ahmadu, quant à lui, interrompit sa vie parv La prière, le jeûne et le Devoir. Il n'a négligé aucun détail.

O Dieu! préserve-le et pardonne-lui, accorde-lui le Bonheur
Et répands des bénédictions abondantes sur les descendants de ce preux !

Et maintenant j'irai à Juntu et en arrive à
Un jeune homme qui y vit, dont la lumière brille et ne va point s'éteindre.

Je passerai par Hollaande-Biiba à l'entrée
Et j'arriverai ensuite sans faute à leur cité.

Ainsi, je rendrai hommage aux Grands de la cité
Qui font chaque prière à son heure et ne la laissent point passer.

Le jeune homme que j'ai mentionné instruit les fidèles
Au sein même de la cité, dans toutes les branches du savoir ; il n'en omet aucune.

Sa lumière s'allume et brille tout comme le soleil.
Celui dont brille la lumière, quand il ouvre un livre, n'est point incapable.

Ses actes sont aussi bons que le suggèrent son nom.
On l'a nommé Cerno Mammadu Saalihu. Il ne le trahira jamais.

Et maintenant que Nyagantu reçoive donc ! je m'y arrêterai
A cause du mont de connaissances et dirai l'inévitable.

Ce mont-là, c'est un lion qui connaît toutes les sciences.
Par la littérature, il a triomphé au Fuuta. On en est certain.

Les Shu'araa'u Sitti 1 furent déversés dans son cœur;
Et dans le reste, des connaissances littéraires infinies.

Du beau nom de Shaykhunâ Alqâsimu,
Dieu le nomma, lui donnant ainsi ce qui est inépuisable.

Note
1. Poètes mecquois pré-islamiques, dont les oeuvres très paillardes n'ont pas été interdites par le Prophète Muhammad. Ces œuvres soni étudiées au Foûta-Djalon surtout à cause de l'intérêt grammatical et linguistique qu'elles présentent.

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