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Alfâ Ibrâhîm Sow (éd.)
La Femme. La Vache. La Foi. Ecrivains et Poètes du Fuuta-Jalon

Classiques Africains. Paris. Julliard. 1966. 375 p.


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Jaaren Nulaado Muhammadu — Louanges au Prophète Mohammad (suite)

O newnanaa ferugol nde non, o seenori ngal 28
Madiina Daybata, dosngal goonga ngal selataa.

Nde duuɓi makko yowi cappanɗe jowi e tati 29
(Yaa Alla juulu e on poomaa sowaa sowitaa!)

O ewnoraa haɓugol heeferɓe ɓen; o fodaa 30
bawgal e toowal e ballal Alla ngal taƴataa.

Hooreeɓe keefeeru ɓen mooɓii, ɓe hawroyi 31
non to aynde Badri, ɓe waddaa ɗon ko deƴƴitataa!

Allaahu halki ɓe fow haa diina makko darii; 32
Keefeeru yirbi, ɗatal Allaahu ngal yi'itaa.

Seeraali non, hiɓe eemoo pewje fii limugol 33
darjaaji Ɓurdo, mo naddortuuji mun waɗataa,

Haa Alla walli mo, kongol goonga fooli darii; 34
Meerente fuuyi liɓaa bonnaa ko moƴƴitataa.

Iskin Nulaaɗo mo annooraaji yeeso mu'un 35
no fooli naange ! mo dokkal newre mun taƴataa!

Yiɗaaɗo Allaahu ! koohoojo Annabiiɓe! tefoowo 36
tefanteeɗo nde darngal satti juuɗe ŋataa

Nde Annabiiɓe toraa tefugol, ɓe maaka ɓe fow 37
« Toree Muhammadu jon giggol ko on tefataa1 »

Hammen ga makko, o seenoo haa to arsi, wi'ee 38
« Tefan mo yiɗɗaa » ko ɗon ɓurdaaji yaltitataa!

Jon waaɗo yettoode ngon jon weendu Kawsara ! jon 39
Mburaagu ! jon gangunal ngal nuuru mun fiifataa!

Jon mujizaaji di moftirtaake lintude ɗum! 40
Yonii ma Deftere Jooman nden nde majjitataa,

Gandinnɗe nuuru no mooɓaa defte moƴƴuɗe fow 41
e mayre e hewde ɓural ! Jangen nde, en sumataa!

Wasuuji Burɗo wonaa haa lanna sondo, wonaa 42
baraaji halgol; en fankayno en joŋataa !

Joltaande barke e gandal, hewnde moƴƴi mu'un, 43
newiinde, welnde, ko fillaa woo nde mettitataa!

Lui fut alors permis d'abandonner La Mecque, de se rendre à
Médine Daïbat. La vérité a ses charges, il faut les assumer.

Lorsqu'il eut atteint cinquante trois ans,
(O Dieu ! sur lui, pour toujours, multiplie tes bénédictions!)

Lui fut dicté de combattre les infidèles et promises
La victoire, la gloire, et l'aide divine qui jamais ne s'arrête.

Les chefs païens s'assemblèrent et puis le rencontrèrent,
Dans la Vallée de Badr. Là leur advint ce qu'on ne taira jamais.

Dieu les anéantit et fit asseoir sa foi
Le paganisme défait, la Voie de Dieu reparut.

Ils ne se dispersèrent pas alors. Ils râlèrent et décidèrent de supputer
Les chances de l'Élu dont les miracles s'accomplissent.

Dieu l'assiste alors, la voix de la vérité triomphe et se consolide.
Comme brume, se dissipent les négateurs, vaincus, détruits à jamais.

Gloire au Prophète dont les lumières du visage
Surpassent le soleil ! dont la générosité ne tarit jamais !

Le Bien-Aimé de Dieu, Prince des Prophètes, Défenseur que l'on
Défend quand le jugement se complique, que les bras vont souffrir !

Lorsque des Prophètes on sollicitera la faveur, tous ils diront
« Sollicitez Mohammad le Bien-Aimé, c'est lui qui intercède ! »

Vers lui nous partirons. Au ciel il paraîtra. A lui il sera dit :
« Favorise qui tu veux! » C'est alors que les inégalités paraîtront.

Maître du Parapluie de Félicité, de Kawsara 1, de Bourâq 2
Maître du jugement à la lumière éternelle,

Tes victoires sont si nombreuses qu'on ne peut les compter !
Le Livre du Seigneur t'a comblé et ne se perdra jamais

Puisqu'il a la science et l'éclat des meilleurs livres rassemblés
Et de loin les surpasse. En étudiant ce Livre, on ne brûlera jamais.

Les qualités de l'Excellent sont inépuisables. Il n'y avait pas lieu
D'en parler ; nous aurions dû nous taire et ne pas l'entreprendre.

Il est comblé de bénédictions et de connaissances, plein de bonté, Doux, agréable; on a beau parler de lui, on ne se lasse jamais.

Notes
1. Weendu Kawsara, fontaine, source Kawsar. Les délices légendaires de cette fontaine du Prophète Mohammad ont inspiré beaucoup de poètes fulɓe du Fuuta-Jalon et baucoup de narrateurs populaires.
2. Mburaagu : Bourâq est la jument du Prophète. Elle avait, a-t-on dit, le pouvoir surnaturel de voler.

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