webFuuta


Alfâ Ibrâhîm Sow (éd.)
La Femme. La Vache. La Foi. Ecrivains et Poètes du Fuuta-Jalon

Classiques Africains. Paris. Julliard. 1966. 375 p.


       Table des matieres       

Ramatullaahi Telikoo
Majjaaɗo Alla gaynaali! — Qui ignore Dieu est perdu !

Gaynaali mayɗo tuubaali 1
Nimsaali mayɗo yeddaali
Feewaali mayɗo jangaali.

Laaɓaali mayɗo andaali 2
Mo andaali diina feewaali
Mo feewaali jaa o gaynaali.

Tuggaaki wi'a yeddaali 3
Yiinoo wi'a mi shirkaali
Waɗay wi'a mi jumpaali.

Lootaaki wi'a tuunaali 4
Rewgol no majji feewaali
Rewgol juri ɗi andaali.

Tumbo wulaa mo woowaali 5
Majjay no wi'a majjaali
Luttay no sikka woopaali.

Bonnay no wi'a bonnaali 6
Mo andaa si landi faayaali
Tuggorɗo gando faayaali.

Jaa nodditiiɗo hersaali 7
Jeynoo ko jeyde haanaali
Wiitoo ɓure ɗe moftaali.

Majjaaɗo Alla gaynaali 8
Gooto yiɗaa mo andaali
Anday kawwi jaa mo andaali.

Perdu est le mort qui ne s'est pas repenti
Mais sans remords le mort qui ne fut pas rebelle.
Hors de la juste voie est le mort qui n'a pas étudié.

Impur, le mort qui n'a pas la connaissance.
Qui ne connaît pas la religion n'est pas dans la juste voie.
Et qui n'est pas dans la juste voie, hélas, est perdu.

Il ne s'y est pas tenu et prétend qu'il n'est pas rebelle.
Avec ostentation il prétend, « je n'ai pas été polythéiste ».
Il commettra des péchés tout en prétendant, « je n'en ai pas commis ».

Il ne se lave pas, prétendant qu'il n'est pas sale.
Pratiquer dans l'ignorance n'est pas suivre la juste voie.
C'est suivre des sentiers sans les connaître.

Au cœur de la haute brousse, qui n'y est pas accoutumé
Se perdra tout en prétendant qu'il n'en est rien.
Il n'en reviendra pas tout en prétendant qu'il n'a pas fait fausse route.

Il fera le mal en prétendant qu'il ne l'a pas fait.
Qui est dans l'ignorance, s'il se renseigne, ne se fourvoie pas.
Qui se fie à celui qui sait ne se fourvoie pas.

Hélas, le prétentieux n'a pas de vergogne,
Qui s'approprie ce qui ne lui revient pas,
Qui s'attribue des mérites qu'il n'a pas amassés.

Qui ignore Dieu est perdu.
Personne ne peut aimer qui lui est inconnu.
Il connaîtra les défaites, celui qui n'a pas la connaissance.

[Alfâ Ibrâhîm Sow communiqua l'original pular ajami de ce poème à Christiane Seydou, qui publia une version abondamment annotée et commentée. Une version PDF de ce document est disponible sur webPulaaku ; une version hybride Image/Texte existe sur Persée.fr — Tierno S. Bah.]

       Table des matieres