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Ousmane Poreko Diallo, l'ethnographe du Fuuta-Jalon
(1922-1961)


Diallo Ousmane Poreko

Le jeudi 5 janvier 1961, à 3 heures du matin, décédait à l'Hôpital Ballay notre collaborateur Diallo Ousmane Poréko, Assistant à l'I.N.R.D.G., chef du département d'Ethnologie-sociologie.
Victime quelques jours auparavant d'un accident d'apparence bénigne, son état s'était brusquement aggravé, de manière absolument imprévue, pour aboutir à une issue fatale.
Ainsi se trouvait fauché par la mort, en pleine activité, le plus ancien des collaborateurs en fonction de notre Institut : la veille même de l'accident fatal, il avait revu pour la publication l'étude que nous publions ci-après, et rédigé un brouillon de lettre sur le même sujet, en réponse à un jeune chercheur soviétique qui préparait un diplôme sur l'évolution sociale récente du Fouta-Djalon.
Sur sa tombe, Ray Autra, Directeur adjoint de l'Institut, prononça un discours dont nous reproduisons ici les passages essentiels :

Né à Poréko, Région administrative de Labé, le 20 novembre 1922, la vive intelligence d'Ousmane Diallo devait le conduire quelques années plus tard à l'Ecole Normale de Sébikhotane où il fut inscrit dans la section administrative. C'est là qu'il s'orienta vers l'ethnologie et les sciences, en fréquentant le professeur Théodore Monod, à l'I.F.A.N. de Dakar.
A sa sortie d'école, il était nommé préparateur de l'I.F.A.N. Mais Ousmane Diallo avait la volonté d'approfondit ses connaissances. C'est ainsi qu'en 1949, comme tant d'autres, il forçait les barrières et s'échappait pour Paris où il obtenait brillamment le diplôme de l'Ecole des Langues orientales puis la licence ès lettres.
Marié entre temps, il était nommé Assistant de l'I.F.A.N. en 1956, au prix de mille difficultés, les autorités colonialistes ne lui pardonnant pas sa fugue vers Paris, vers plus de culture.
Ainsi débutait pour Ousmane une carrière qui promettait d'être belle. En tout état de cause, il est l'auteur de nombreux travaux, dont certains en cours de publication : études sur la linguistique et la littérature orale peules, la sociologie et l'ethnologie. Aussi, sa disparition prématurée est une lourde perte pour l'activité scientifique guinéenne. Madame, croyez bien, grande est notre douleur et le personnel de l'I.N.R.D.G. comme celui du Ministère de l'Information s'associent à votre profonde affliction et la partagent. Nous connaissons le long chemin admirable qui vous a conduit des Antilles à la République de Guinée où vous partagiez votre vie entre vos obligations professionnelles et vos devoirs d'épouse et de mère. Certes, du fait de la disparition d'Ousmane votre tâche devient plus lourde. Mais soyez convaincue que vous trouverez auprès des uns et des autres réconfort et soutien moral.
Votre mari nourrissait de nobles ambitions d'avenir, mais n'a pu, hélas, les conduire à terme. Nous disons ici que ses idées ne sont pas perdues pour nous et que les promesses de sa carrière trouveront sous peu une concrétisation grâce aux soins de ses collègues et de ses amis.

Oui, dors en paix, cher Ousmane ! Nous poursuivrons les idéaux qui furent tiens. Et que la terre te soit légère.

Bibliographie