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Tierno Saidou Bah est né vers 1896 à Kompanya, canton et cercle de Labé. Ses ancêtres de la famille des Ourourbés Douyébés ont été, depuis longtemps, disciples des rois du Labé.
Fils de Oumou Kesso Barry et de Tierno Abdourahmane, chef du village de Kompanya, qui était en même temps marabout influent dans le pays, Tierno Saidou Bah fit ses études coraniques chez Tierno Aliou Bhuubha Ndiyan, l'un des plus grands marabouts de la région. L'instruction solide qu'il reçut lui permit de servir en qualité de secrétaire d'arabe de Modi Tanou, chef du canton de Labé de 1913 à 1918.
Engagé volontaire pour la durée de la guerre en Avril 1918, il fut libéré au début de 1920.
A son retour, il fut employé au Cercle de Labé comme traducteur d'arabe de 1920 à 1936. Il exerca en même temps les fonctions de chef de village de Kompanya de 1928 à 1936 et d'assesseur au Tribunal de 1er degré de Labé de 1924 à 1936. De novembre 1927 à 1933, il fut chargé de la fonction de secrétaire trésorier de l'association et du crédit agricole mutuel de Labé.
Nommé chef du canton de Djima (Koubia) le 21 Mai 1936 en récompense de ses nombreux services à l'Administration, Tierno Saidou Bah continue à servir la France avec zèle et dévouement. Ses connaissances parfaites du droit musulman, son habileté et sa droiture lui permettent de diriger à la satisfaction de l'autorité et de ses administrés, l'un des cantons du Cercle le plus difficile à commander.
Il est décoré de l'Ordre de l'Etoile d'Anjouan et Chevalier de la Légion d'Honneur.
En 1957, le gouvernement de la Loi Cadre dirigé par le Parti Démocratique de Guinée supprime la chefferie de Canton. Tierno Saidou se retire des affaires et revient définitivement à Labé, où il se consacre à sa foi et à sa famille jusqu'à sa mort, qui survint en 1968.